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Moshta

2019, documentaire, 59 min, couleur

Réalisation : Talheh Daryanavard

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Sur l'île iranienne de Qeshm, la plus grande du golfe persique, des pêcheurs travaillent. Le film capte avec attention la répétition quotidienne des mêmes gestes, l'entretien d'un grand (et fragile) piège à poissons, les discussions laconiques, la constatation de baisse de rendements des filets, etc. À travers ces vies simples – dont les images tranchent avec celles, finales, de touristes venant en masse visiter l'île – se dessine les bouleversements affectant Qeshm. Ces transformations liées à l'expansion du capitalisme mondialisé révèlent la polysémie du titre choisi, moshta signifiant le piège … .

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Résumé

Sur l'île iranienne de Qeshm, la plus grande du golfe persique, des pêcheurs travaillent. Le film capte avec attention la répétition quotidienne des mêmes gestes, l'entretien d'un grand (et fragile) piège à poissons, les discussions laconiques, la constatation de baisse de rendements des filets, etc. À travers ces vies simples – dont les images tranchent avec celles, finales, de touristes venant en masse visiter l'île – se dessine les bouleversements affectant Qeshm. Ces transformations liées à l'expansion du capitalisme mondialisé révèlent la polysémie du titre choisi, moshta signifiant le piège ...

Tourné en cinéma direct sans musiques additionnelles, apportant un soin particulier à la prise de sons, usant volontiers du grand angle – ce qui permet de rendre compte de la beauté puissante des paysages –, Moshta signale par le recours à ces divers procédés son parti pris : l'immersion dans l'espace filmé et dans le quotidien des hommes qui vivent là. Au-delà de leur pertinence esthétique, ces choix cinématographiques soulignent l'attention portée par Talheh Daryanavard à cette île, ainsi qu'ils révèlent le lien fort entre ce territoire et ses habitants. Il se dit, également, les sentiments d'impuissance ressentis face à une mer qui ne donne plus de poissons en quantité suffisante – la faute aux chalutiers chinois et coréens, dixit les pêcheurs. Cette baisse du rendement participe du bouleversement des équilibres établis et amène à des changements de vie radicaux. Mais que ces îliens partent ou restent, tous saisissent (et subissent) la profondeur des changements à l'œuvre..

(Caroline Châtelet)

Descriptif technique

Production
Les Productions du Verger, Supermouche Productions, WIP - Wallonie Image Production
Participation
Fédération Wallonie-Bruxelles - FWB, CNC, Vosges Télévision, Procirep, Angoa-Agicoa, Région Grand Est
Réalisation
Talheh Daryanavard
Année
2019
Durée
59'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Il y a d’abord les paysages, ce ciel, cette mer… une île. Et puis nous découvrons les pêcheurs qui semblent travailler là depuis toujours. Les gestes répétés, intégrés, transmis  se dévoilent. Le format de l’image et le grand-angle amplifient la beauté du paysage. Très vite nous découvrons des changements visibles, notamment le manque de poissons, et ce qu’ils impliquent pour les travailleurs. L’Iran est bien là, en filigrane. On pourrait regretter cependant que ce hors-champ ne soit pas plus présent ou se dire, au contraire, que le pays apparait ici autrement que dans sa dimension politique. Quoi qu’il en soit, il y a dans ce film un monde qui mue et subit de plein fouet l’accélération du monde d’aujourd’hui.

Aurélie Solle, LES YEUX DOC - BPI