Fondateur du cirque Archaos, Pierrot Bidon est mis à contribution par des troupes des quatre coins du monde, pour ses conseils, la transmission de son savoir ou ses "mises en cirque". Laurent Chevallier et Amar Arhab le suivent ici lors de la naissance du Cirque national des acrobates guinéens, qui a, pour tout matériau de départ, l’énergie et le talent d'une bonne vingtaine de jeunes rompus à la danse, mais ignorant tout de l’art du cirque.

Souvent prises comme des défis, les nouvelles aventures dans lesquelles il va pouvoir donner les enseignements nécessaires à la spécificité et à l’originalité d'un projet passionnent Pierrot Bidon. L’inventivité et la débrouillardise viennent ici pallier l’absence de moyens : des pneus permettent de travailler l’équilibre et seront un accessoire du spectacle ; le portique d’où s’aventureront les trapézistes est "bidouillé" à partir de matériel de récupération. Dans un gymnase, sous l'oeil attentif de Pierrot, les corps et les esprits s’entraînent : les acrobates doivent se muscler et se concentrer pour acquérir la maîtrise du trapèze, du saut, de la pyramide ou du jonglage. Le rire, la danse et les percussionnistes s’en mêlent et, au bout de quelques mois, c’est une véritable troupe de cirque acrobatique qui se prépare à tourner dans le pays.

(Marie Dunglas)