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Raoul Ruiz, contre l'ignorante fiction !

2016, documentaire, 63 min, couleur

Réalisation : Alejandra Rojo

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Raoul Ruiz (1941-2011) a réalisé près de 119 films.

Images

Résumé

Raoul Ruiz (1941-2011) a réalisé près de 119 films. Les collaborateurs et amis – le musicien Jorge Arriagada, le poète Waldos Rojas, l’acteur Ricardo Carrer, entre autres – racontent sa méthode et son goût pour le surréalisme. La voix du cinéaste lui-même, extraite du film Raoul Ruiz, un portrait chilien (2006) de Jérôme Prieur, et des images de lieux qu’il fréquentait à Belleville complètent ce portrait, comme à la recherche de son fantôme.

L’imagination de Raoul Ruiz est stimulée dès son enfance par les récits de voyage de son père, capitaine de navire. "Nous sommes tous des exilés", dit-il, lui qui devra fuir le Chili après le coup d’Etat du 11 septembre 1973. Il trouve des ports propices à son inspiration en France et au Portugal, grâce au producteur Paulo Branco. Son œuvre questionne sans cesse la réalité, que ce soit à travers le temps – dans Trois vies et une seule mort (1996), Marcello Mastroianni peut voir en accéléré 20 ans de la vie d’un quartier en quelques minutes – ou à travers l’espace – les décors en toiles peintes de La Ville des pirates (1983). Dans ce film, Ruiz, s’inspirant de Dali, veut filmer des images vues pendant le sommeil : du sang sur des billets se transforme en flammes. Toujours prêt à expérimenter des techniques qui transforment nos habitudes de regard, il emprunte à Orson Welles l’idée d’une lentille divisée en deux. Le surréalisme de Ruiz se double d’un goût prononcé pour le bricolage.  

(Martin Drouot)

Descriptif technique

Production
TS Productions, Le Fesnoy/Studio national des arts contemporains
Participation
CNC, Ciné+, Bureau Films, Scam
Réalisation
Alejandra Rojo
Sujet
Raoul Ruiz
Année
2016
Durée
63'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Depuis le présent de son village de Picardie où elle s’est exilée pendant la dictature de Pinochet, la réalisatrice Alejandra Rojo revient sur la vie du cinéaste Raoul Ruiz. À partir d’extraits de ses films, d’entretiens avec ceux qui l’ont connu, en parcourant les lieux où il a vécu, elle fabrique un portrait de l’artiste sous forme de puzzle éclaté. De sa posture de travail qui consiste à « s’imposer des situations à partir desquelles il cherche à s’évader », il va faire évoluer son œuvre, changeant de lieux de tournage, d’acteurs, lorsqu’il comprendra qu’il ne peut plus tourner dans son pays par qu’il ne peut tout simplement plus parler aux Chiliens. Contre l’ignorance, fiction, précepte de Ruiz, tente d’élucider l’empreinte, dans son œuvre, du paradoxe du temps imprégné de la théorie de la relativité d’Einstein autant que de Proust. Et de la certitude qu’il ne suffit pas de voir pour croire.

(Raphaëlle Pireyre, Images en bibliothèques)