Sous un soleil de plomb dans une petite ville du sud de la France, Paulette lit la lettre qu’elle vient de recevoir : "J’espère que pendant mon absence momentanée tu prendras bien soin de toi et que tu ne sombreras pas dans la déchéance." Les traits marqués par un lourd passé de toxicomanie, elle suit alors un traitement censé lui permettre de reprendre une vie normale. Son compagnon Djilal vient d’être incarcéré, la laissant livrée à elle-même, entre besoin et crainte de le revoir. Son seul exutoire semble être désormais la caméra de Marie.

"Quand tu es là, sur le coup ça me fait pleurer et après je suis bien, j’ai envie de rire. Tu es une fille sincère, tu ne peux pas me trahir," confie Paulette à Marie Moreau. Entre moments d’égarement et instants de lucidité, Paulette dépeint ses angoisses et ses hallucinations. "Il n’y a pas des gens qui t’appellent dans ton sommeil, quand tu te réveilles en sursaut ? Tu as de la chance." Bien à l’abri dans son téléphone, elle conserve d’anciennes vidéos prises avec son compagnon, figeant ainsi des moments heureux et plein d’espoir. "Je suis un cinéaste," répète inlassablement Djilal dans l’une d’elles alors qu’il filme fièrement leur habitation de fortune. "Et voilà le cabanon… Non, ce n’est pas un cabanon, c’est une maison, un palace !" Paulette lui répond : "Je suis bien avec toi, je suis heureuse. Dans les bons et les mauvais moments, il ne faut pas se lâcher." Un récit brut et sensible mêlant différents instants de la vie de Paulette, jusqu’à la date tant attendue où elle pourra enfin retrouver l’être aimé.

(Romain Hecquet)