Depuis le début du XX^e siècle, plus de cent églises de confessions différentes sont en compétition pour convertir les Papous de Nouvelle-Guinée, au nord de l'Australie. Parmi les Papous, les Hulis, qui ont rencontré pour la première fois l'homme blanc en 1955, sont les derniers à se convertir. Soulignant l'absurdité de cette situation, Thomas Balmès suit plus particulièrement quatre d'entre eux, dont trois vont se convertir, non sans résistances.

Méthodistes, catholiques, adventistes du 7^e jour... beaucoup ont tenté leur chance auprès des Hulis. L'interprétation de la Bible par le prêtre est ici éloquente sur les méthodes employées : la peur et la culpabilité dominent. Nombre de traditions sont interdites : la maison des esprits des ancêtres est transformée en église, les habits sont remplacés par ceux des Occidentaux (chemise blanche et cravate pour le baptême), la monogamie est imposée, les guerres tribales sont interdites, et chacun doit être avant tout résigné à son sort. Cette acculturation est soutenue par le gouvernement, pour qui la seule loi est celle des dix commandements. Si certains ne sont pas dupes ("nos ancêtres sont arrivés avant la Bible, la Bible n'a pas créé l'homme !" ), d'autres se font baptiser parce que "les blancs ont tout : Dieu leur a donné les avions, les voitures..."

(Nathalie Magnan)