Tel une symphonie, ce film expose en plusieurs mouvements les nouveaux modes d'habiter, seul ou avec les autres, dans un logement, dans la ville, la métropole ou encore le monde virtuel du cyberespace. De Paris à Calcutta, des plans panoramiques vertigineux désignent les flux incessants de foules colorées et anonymes. Parfois, la caméra ralentit et interroge les habitants.

Selon Philippe Madec, architecte urbaniste écrivain et auteur critique de ce film, si nomadisme et mobilité définissent un mode de vie privilégié, avoir un toit pour se protéger reste le but des plus démunis. L'architecte doit matérialiser ce besoin de protection par de l'espace et de la lumière, et pour un moindre coût, comme c'est le cas pour la maison de verre et d'aluminium Latapie à Floirac. Les habitants de ce film expriment aussi le désir de rencontrer l'autre. Madec constate que la qualité des espaces publics sans barrières, tels le parvis de Beaubourg ou le jardin de La Villette par exemple, "des lieux où on se sent respecté", s'amenuise. Devenu citoyen d'un village global fragile, l'habitant devra définir les conditions d'une nouvelle humanité.

(Annick Spay)