Les clients d’une agence immobilière de la Nièvre visitent leur futur logement. Un groupe d’architectes consultent les habitants de la cité de La Grande Borne à Grigny en vue de son réaménagement. Les habitants d’un camping de l’Ariège témoignent de leur bonheur de vivre en caravane. Trois variations sur nos manières d’habiter et de vivre avec leurs rites, leurs aléas et leurs satisfactions.

Le film commence comme un documentaire sur une agence immobilière, mais il prend sans prévenir une autre dimension. Par l’observation de trois situations distinctes qui n’ont de point commun que la question de l’habitat, il nous invite à interroger nos représentations. La première partie nous donne à sentir tout le rituel attaché au logement individuel : visiter, imaginer une vie possible, signer le bail ou le compromis de vente. La deuxième partie revisite l’utopie des grands ensembles à la lumière des usages et des besoins des habitants d’aujourd’hui : l’aménagement d’espaces communs. La troisième s’ouvre sur un monde insoupçonné : celui de la vie en mobil-home, loin des quatre murs et de la promiscuité de la vie urbaine. Alors qu’elle gardait jusque-là une distance objective, la réalisatrice s’attarde à interviewer des personnages hauts en couleur qui revendiquent leur liberté. Le bonheur est-il caché là, en marge de la légalité, dans cet habitat précaire le plus souvent méprisé ?

(Sylvain Maestraggi)