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Résumé
Adieu l’usine, adieu la fierté du travail estampillé made in France, adieu les copines des bons et des mauvais jours ! Il neige sur l’Auvergne et il neige sur les cœurs. En 2012, à Issingeaux (Haute-Loire), la dernière usine de lingerie Lejaby ferme ses portes. Pour les couturières, entrées là à l’adolescence et entretemps devenues grands-mères, la lutte s’achève sur une défaite.
Avec la délocalisation, vient pour chacune l’heure des bilans. Le bruit des machines a cessé. Celui des meetings et des manifestations s’éteint. Dans l’immense hangar qui abritait naguère un millier de petites mains ne subsistent que quelques dizaines d’ouvrières désemparées. Elles confient à la caméra ce que cette usine a représenté pour elles. Au départ une certaine indépendance financière et la fierté de travailler dans le luxe. Mais bien vite est arrivée la difficulté d'arbitrer entre qualité et quantité, avec l’obsession du chronomètre. "Je suis un être humain, pas une machine" revient comme un leitmotiv. Ce labeur répétitif et chichement rémunéré a soumis les corps à une usure implacable. Et asphyxié les esprits. "Je ne sais pas ce que c’est qu’une sortie. Avec 1100 € et un fils à élever, je n’ai jamais eu les moyens." Plusieurs évoquent malgré tout de bons moments : "On s’entraidait" ; "on fêtait les anniversaires." Jusqu’à ce qu’arrive l’individualisation de la rémunération, machine à briser les solidarités.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- Rouge Productions
- Réalisation
- Thomas Roussillon
- Année
- 2014
- Durée
- 58'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
La qualité des entretiens réalisés par Thomas Roussillon permet au film de soutenir la comparaison avec Entre nos mains de Mariana Otero par exemple, tout en esquissant, par sa tonalité hivernale, une vision plus désenchantée et pessimiste de la lutte sociale – une vie de "combat" qui mérite bien une médaille, comme le rappelle une ouvrière.
(Fabienne Moineaux - Bibliothèque départementale de prêt de Meurthe et Moselle)