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Résumé
Bich Phung dirige une petite troupe foraine de travestis homosexuels. Village après village, la troupe installe chaque soir de quoi offrir quelques heures de divertissement à la population locale : stands de loto, de tir à la carabine... mais surtout le spectacle de chansons. Nguyen Thi Tham enregistre leur quotidien, parfois joyeux, parfois difficile, précaire et dangereux, et accompagne Mme Phung dans ce qui s'avérera être son dernier voyage.
"Quand ton film passera à la télé, tout le pays saura. Ils verront la vie quotidienne des homos, comme elle est misérable", dit à un moment Mme Phung. Car la vie nomade à laquelle s'astreint sa troupe apparaît d'une certaine manière comme une forme de bannissement, dans une société où l'homosexualité, et a fortiori le travestissement, sont regardés avec mépris. Si la fête foraine de Mme Phung attire un public nombreux et apporte des moments de joie dans ces campagnes reculées, elle provoque dans le même temps un rejet quasi épidermique : les bagarres sont fréquentes et violentes, mettant parfois la troupe aux prises avec des villages entiers. En contrepoint des robes chatoyantes, des chansons d'amour et des poses aguicheuses du spectacle, Mme Phung et ses comparses livrent toutes peu ou prou à la caméra une même histoire, faite d'amours déçues, de pauvreté et d'exclusion. Une histoire qui, le titre nous en prévient, n'a que peu de chance de se solder par un happy end.
(Damien Travade)
Descriptif technique
- Production
- Varan-Vietnam, INA, Les Ateliers Varan
- Participation
- Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud, Arte France
- Réalisation
- Thi Tham Nguyen
- Année
- 2014
- Durée
- 86'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Comme l’indique le texte d’introduction au Dernier Voyage de Madame Phung, l’arrivée de cette petite communauté foraine se produisant dans les villages reculés du Vietnam suscite à chaque fois des rapports équivoques, faits de séduction et de rejet, qui déclenchent parfois l’hostilité des populations locales. De l’attraction phare du tirage d’un loto sur une musique disco aux autres stands de jeux, les membres de la troupe, la plupart travestis, se confrontent à des spectateurs souvent venus en famille. Est très bien saisi, sur les visages et les comportements du public, ce mélange d’étonnement amusé, parfois de gêne, voire de mépris dont la troupe fait l’objet. Nguyen Thi Tham réussit à établir une étroite proximité avec Mme Phung et les jeunes travestis, bâtie sur la confiance. Elle filme leur pouvoir de séduction, la beauté des corps soulignée par les costumes, mais aussi leur fragilité. Finalement, malgré le caractère très combatif de Mme Phung et l’énergie qu’elle insuffle à ses “pensionnaires”, le film est empreint d’une grande tristesse et il est très attachant. Il y a dans chacun des personnages une vraie force et une fragilité que la réalisatrice a parfaitement mises en valeur.
(Gilles Barthélémy, Bibliothèque départementale publique du Territoire de Belfort)