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Résumé
Introduite sous le Premier Empire en réaction au blocus anglais, la culture de la betterave sucrière a profondément transformé le paysage naturel et humain du nord de la France. Elle a propulsé les paysans picards dans l’univers industriel et attiré de nombreux travailleurs étrangers. Les dernières générations ont vu les entreprises familiales disparaître au profit de mastodontes industriels et les banquiers en prendre le contrôle.
Petite-fille d’une paysanne polonaise arrivée dans l’entre-deux-guerres, Delphine Moreau s’attache, à partir d’entretiens individuels ou collectifs et de nombreux documents d’archives, à faire revivre la mémoire des ouvriers et des patrons au cours du dernier demi-siècle écoulé. Filles et garçons entraient avant 14 ans à l’usine et toute leur existence - scolarité, logement et loisirs sportifs compris - se déroulait dans son orbite. Les hommes pouvaient espérer acquérir des qualifications et des promotions, les femmes stagnaient dans des tâches répétitives. Quant aux patrons, héritiers de dynasties qui cumulaient localement pouvoirs économique, politique (maires et souvent députés) et médiatique (patrons de journaux), ils faisaient régner un strict ordre patriarcal. Celui-ci fut ébranlé après 1968 par l’implantation de syndicats et disparut tout à fait dans les années 1990 avec la financiarisation de toute la filière sucrière.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- Oh Les Films !, France Télévisions, CRRAV Nord-Pas-de-Calais
- Participation
- CNC, ministère de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
- Réalisation
- Delphine Moreau
- Année
- 2012
- Durée
- 52'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Delphine Moreau adopte un ton à la fois historique et humaniste. Elle cherche à expliquer la "grande histoire" par la parole des ouvriers, syndicalistes à la retraite, agriculteurs mais aussi celle des grands patrons, héritiers des grandes familles industrielles. Elle met en écho ces multiples points de vue avec ses propres souvenirs rattachés à sa grand-mère, polonaise immigrée. Résultat plutôt réussi : Les Gens du sucre est d'une grande sobriété, alternant images d'archives, voix off, témoignages et morceaux musicaux avec une fanfare d'usine.
(David Donnat, Médiathèque départementale de l’Eure)