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Résumé
Des entrailles du sous-sol à la piste d’hélicoptère, en passant par tous les services de soins, étage après étage, Nikolaus Geyrhalter filme le fonctionnement quotidien d’un des hôpitaux les plus modernes de Vienne. Véritable fourmilière, le Donauspital dévoile ses différentes strates où l’être humain (employé, patient, médecin) promène sa fragile existence à travers un énorme attirail technique.
Le documentariste autrichien Nikolaus Geyrhalter s’est fait connaître en France avec un film choc sur l’industrie agroalimentaire : Notre pain quotidien (2005). On retrouve ici son style distancié, descriptif, et son goût pour les processus mécaniques. L’hôpital y tient le premier rôle, une entité semi-automatisée qui tient parfois de l’usine (les services d’intendance) et où les appareils plus ou moins intrusifs, plus ou moins enveloppants, s’interposent sans cesse entre médecins et malades. Le réalisateur en expose chaque partie, à la manière d’organes qui seraient découpés sur une table de dissection. Mais la cruauté du dispositif, qui se retrouve dans certaines scènes d’intervention chirurgicale, donne pourtant un relief étonnant à la présence humaine. La banalité des propos échangés, le calme imperturbable des médecins, la douceur hasardée d’un geste avenant feraient presque naître chez le spectateur un sourire, mêlé de sage détachement.
(Sylvain Maestraggi)
Descriptif technique
- Production
- NG Filmproduktion, ORF, Arte
- Participation
- Fernsehfonds Austria, Filmfonds-Wien
- Réalisation
- Nikolaus Geyrhalter
- Année
- 2012
- Durée
- 75'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
La structure du film est très troublante car l'on s'attendrait, sur un tel sujet, à une vision empathique avec les patients, la parole des soignants. A l'inverse, on a le sentiment de plonger dans les entrailles d'une usine. Devant l'automatisation des tâches, le détachement apparent des équipes soignantes à l'égard du corps, la succession des outils, on a parfois l'impression de visiter des ateliers de mécanique. Pour autant, l'empreinte de ce film est très forte.
(Catherine Chastan, Bibliothèque départementale de Loire Atlantique)