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Résumé
Saint-Denis a accueilli au cours des années 1920 une vague d’immigrants espagnols. Dans des taudis de la zone industrielle, ils ont recréé en famille une petite Espagne, avec sa convivialité, ses organisations politiques. Beaucoup se sont engagés dans le militantisme ouvrier et la Résistance. Vers 1960, une seconde vague les a rejoints. Tous ont travaillé dur pour atteindre la retraite. A présent, certains rentrent au pays, d’autres restent.
Dans cet ancien quartier espagnol entre Saint-Denis et Aubervilliers, en compagnie de plusieurs témoins qui y ont grandi, Sophie Sensier recueille les souvenirs. Pas tous roses : habitat insalubre, dureté du travail en usine, engagement pour la République espagnole et abattement après la défaite, arrestations massives par la police allemande. Beaucoup de photographies et de films d’archive font revivre ces pages d’histoire. Deux élus communistes issus de cette communauté espagnole racontent comment leurs familles se sont enracinées dans la banlieue rouge. Le quartier connaît actuellement une rénovation urbaine complète. Les anciens s’y retrouvent dans le centre Cristino Garcia, du nom d’un des leurs, fusillé par le régime franquiste. Mais pour d’autres, la banlieue parisienne n’a été qu’un passage. Rencontrés dans un petit village d’Estrémadure, ces retraités redevenus paysans se souviennent eux aussi de la Plaine Saint-Denis.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- Yenta Production, KTO, CFRT
- Participation
- CNC, CR Ile-de-France, L'Acsé
- Réalisation
- Sophie Sensier
- Année
- 2006
- Durée
- 58'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Entre les années 1920 et 1960, fuyant le fascisme ou la misère, des Espagnols viennent travailler dur en France dans les usines de la Plaine Saint-Denis en espérant une vie meilleure et une éducation pour leurs enfants. Ils vivent dans des bidonvilles dans des conditions difficiles (ni eau ni d’électricité). Dans Petite Espagne, ils évoquent ces moments avec émotion et sans aigreur. Ouvriers, syndicalistes, communistes ou anarchistes, ils sont arrivés avec leur culture, ont soutenu l’Espagne républicaine et ont participé à la Résistance sous l’occupation allemande. Ils transmettent ici leur mémoire de la guerre d’Espagne, ainsi que de la culture ouvrière et syndicale en France. Aujourd’hui certains sont retournés dans leur village natal, d’autres ont préféré rester en France et se retrouvent au centre des retraités espagnols de Saint-Denis. J’ai trouvé ce documentaire intéressant car il renvoie à une problématique plus générale de l’immigration : exil, misère que l’on quitte et que l’on trouve encore à l’arrivée, accueil de la France, solidarité au sein des communautés étrangères. Il nous apporte également un éclairage sur la mémoire ouvrière de la Plaine Saint-Denis.
(Anne Lagune, Bibliothèque de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine de Paris)