Interviewé par Jean A. Gili, Jacques Perrin retrace chronologiquement sa carrière d’acteur et de producteur. Les nombreux extraits de films sont complétés par les entretiens avec ses collaborateurs : Eva Simonet, sa sœur attachée de presse, les acteurs Claudia Cardinale et Jean-Louis Trintignant, le réalisateur Costa-Gavras et le chef opérateur Luciano Tovoli dessinent tous le portrait d’un homme décidé, sensible et modeste.

Né en 1941, Jacques Perrin entre au Conservatoire d’art dramatique à 16 ans avant d’être repéré par Valerio Zurlini (La Fille à la valise, 1961 ; Journal intime, 1962). L’acteur apprend beaucoup sous les conseils du réalisateur italien, qui lui parle longuement de ses personnages, ainsi qu'avec ses partenaires Claudia Cardinale et Marcello Mastroianni. Son innocence séduit dans ce qu’il appelle le "réalisme sentimental" du cinéma italien post-néoréaliste. Puis il trouve en Pierre Schoendoerffer un collaborateur régulier à partir de La 317^e Section (1964). Si la Nouvelle Vague n’en fait pas un de ses acteurs phares, Jacques Demy le rêve en marin dans Les Demoiselles de Rochefort (1967) puis en prince dans Peau d’âne (1970). C’est par conscience politique que Perrin devient producteur avec Z de Costa-Gavras (1969). Aujourd’hui, fidèle à lui-même, il poursuit son engagement en produisant et coréalisant des documentaires sur la nature tel Le Peuple migrateur (2001).

(Martin Drouot)