Sisältöjulkaisija
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Résumé
Malgré l’interdiction de diffusion et de visionnage de films étrangers en Corée du Nord, de nombreuses personnes ont réussi à voir ces «films interdits». Maija Blåfield réalise des entretiens avec des exilé.e.s Nord-Coréen.ne.s et les interroge sur leur rencontre avec ces films.
Avant de donner soif d’ailleurs, ces films ont permis aux personnages de remettre en question leur propre réalité. C’est pourquoi, Maija Blåfield déforme ses images au fil des différents récits en voix-off et donne forme au trouble que ces films ont fait naitre. L’objet de son expérimentation donne à la matière un éclat graphique et sensoriel en incluant les différents types d’altération que peuvent subir les supports des films de contrebande (VHS, DVD, fichier, télévision cathodique, ordinateur portable). Les films évoqués appartiennent à des genres différents et jouent parfois avec les limites de la réalité. Mais comment tracer la limite entre ce qui est inspiré du réel et ce qui est pure invention ? À quoi doit-on croire quand tout ce qui apparaît à l’écran est étranger voire fantastique ? Tout en interrogeant l’imaginaire de ses habitants confrontés à la censure, Maija Blåfield vient aussi questionner nos préjugés à nous, étrangers à la Corée du Nord, concernant ce pays. The Fantastic nous convie à faire l’expérience du vertige qui accompagne chaque découverte d’une réalité alternative, et vient nous rappeler que le cinéma est une fenêtre sur le monde, et aussi un miroir pouvant déformer notre réalité et nous inviter à en envisager une autre.
(Léo Bourdet)
Descriptif technique
- Production
- Häivekuva Oy
- Réalisation
- Maija Blåfield
- Année
- 2020
- Durée
- 29'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Suite aux nombreuses récompenses pour son long-métrage Parasite (2019), le Sud-Corréen Bong Joon-ho répète à plusieurs reprises que son éducation cinématographique est issue en grande partie de cassettes vidéo de productions hollywoodiennes grand public. Il est loin d’être le seul : des milliers de Sud-Coréens dévorent ces fictions avec la même avidité que les Occidentaux dans les années 1980. Au-delà du 38e parallèle nord de la République populaire démocratique de Corée, des noms tels que Bruce Lee, Keanu Reeves ou Sylvester Stallone sont aussi connus. Dans son nouveau court-métrage, Maija Blåfield explore l'impact de ces créations culturelles sur la psyché humaine en s’inspirant des théories de l’illusion et de la réalité exposées dans l’Introduction à la littérature fantastique (1970) de Tzvetan Todorov. Elle mêle alors des entretiens enregistrés en Corée du Sud, des images documentaires tournées en Corée du Nord et des filtres numériques afin de laisser apparaître le fantastique.
Justine Baudet, Médiathèque Départementale du Territoire de Belfort