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2020, documentaire, 10 min, couleur
Réalisation : collective (Younes, Julien, Thierry Vallino, David Barrault)
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Résumé
Du béton et des hommes est une création collective réalisée par des détenus du centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse dans le cadre d'un atelier vidéo organisé par l'association L'Imaginerie. Sur un montage de plans fixes décrivant l’architecture carcérale (couloirs, murs, grilles, portes et fenêtres, bordures de barbelés, terrain de sport, salle de classe...), des voix off (détenus et gardiens) égrènent le quotidien de la détention.
Très court mais d’une incroyable densité et porté par une grande humanité, le film prouve que seules l’attention et l'écoute concourent à dessiner l’horizon d’une véritable entraide. De la lumière des néons à un petit coin de ciel bleu, il s’ouvre et se referme comme la page arrachée au journal de bord d'un détenu, détaillant heure par heure l’emploi du temps d’une journée ressemblant à toutes les autres : réveil, repas, travail, école, télévision et "dodo". À travers cette collecte de sons et de témoignages, le film interroge les limites et les contradictions de la loi pénitentiaire de 2009 qui soumet les prisonniers à une obligation d'activité. Si certains trouvent une échappée grâce au sport ou aux cours, d'autres pointent le manque de moyens ou regrettent les attentes interminables face à la lourdeur administrative, révélant la difficulté à se préparer à la réinsertion malgré les dispositifs mis en place par le service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP).
(Damien Truchot)
Descriptif technique
- Production
- L'Imaginerie
- Participation
- DISP Lyon, Préfecture Région Auvergne-Rhône-Alpes
- Réalisation
- collective (Younes, Julien, Thierry Vallino, David Barrault)
- Année
- 2020
- Durée
- 10'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Immédiatement votre attention est captée. Si vous ne pouvez pas rester indifférents, c’est parce que ce sont les détenus eux-mêmes qui ont réalisé les matières audio en atelier. Vous, spectateurs, êtes alors au plus proche des ressentis. Vous serez surpris par les fonds sonores en adéquation, en écho ou en décalages avec les images, qui, selon, permettent d’accentuer un sentiment, la détresse, une ambiance. Les cadres géométriques blancs, gris, et éblouissants des néons en disent long sur l’impersonnel et l’atone. Un saisissant plan d’ensemble de déchets accumulés au sol résonne avec des échanges sur l’apprentissage de la langue française. Oui, il y a du désespoir, de la structure également. Un court métrage d’une grande efficacité dont le rythme vous apporte un éclairage sur les conditions de détention, les lourdeurs administratives, la promiscuité, l’énergie positive aussi où une humanité est possible, réelle.
Audrey Montigny, Bibliothèque départementale de l'Ardèche, Privas.