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Résumé
Naïs Van Leer nous transporte à pas feutrés dans l’intimité du photographe Marc Garanger (né en 1935). Les plans sur la nature entourant sa maison alternent avec ses clichés, ses silences, ses paroles. De l’Algérie à la Yakoutie, il démontre que la photographie peut être une arme politique pour remettre en question notre rapport à l’autre. En empathie avec ses sujets photographiés, il confie : "Toutes mes images sont des autoportraits."
Bègue jusqu'à l'âge adulte, Marc Garanger a dû trouver un autre moyen d'expression. "Je me suis enfermé dans un mutisme presque total. C’est comme ça que je suis devenu photographe." Jeune appelé pour effectuer son service militaire, il est envoyé en Algérie, en plein cœur du conflit. "Tous les militaires baignaient dans un climat raciste inimaginable." Il s’arrange pour que son commandant remarque ses photos et, nommé photographe du régiment, il va documenter les exactions et les crimes coloniaux commis par l’armée française. Ses 2000 portraits d'Algériennes, officiellement destinés aux photos d'identité, marquent encore les esprits. "Mon commandant était persuadé que je photographiais à la gloire de la France... J’avais dans la tête de faire des portraits pour rendre compte de la dignité des gens que j’avais en face de moi." Pour Marc Garanger, la photographie est magique car elle permet de transmettre. Mais au final, "chacun n’y voit que ce qu’il a dans la tête".
(Romain Hecquet)
Descriptif technique
- Production
- SaNoSi Productions, Bip TV
- Participation
- CNC, CGET (Images de la diversité), Ciclic-Région Centre-Val-de-Loire, Sacem
- Réalisation
- Naïs Van Laer
- Sujet
- Marc Garanger
- Année
- 2016
- Durée
- 54'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Le film alterne les temps de parole de Marc Garanger avec des plans rapprochés de son visage de vieil homme entre tristesse et passion, et des plans fixes qui présentent un panel de son œuvre photographique. C’est un appel à aller regarder de plus près toutes ses photographies. Il a été traumatisé par la guerre d’Algérie où il s’est improvisé « soldat photographe » (il en a rapporté les magnifiques photos d’identité des femmes algériennes en 1960). Il n’a eu de cesse de combattre les idées colonialistes en Algérie jusqu’en Yacoutie. Il raconte la Sibérie, la résistance des peuples autochtones, les goulags, son implication et celle de sa femme Catherine récemment décédée et qui l’a accompagné caméra à la main dans ses voyages. Ils en ont rapporté textes, photos, films, et une certaine philosophie chamanique. Marc Garanger sanglote en évoquant sa femme, la réalisatrice s’éloigne. Il reprend son récit et parle alors du suicide de son père en affirmant que c’est l’acte le plus courageux du monde. L’ensemble est dans une juste mesure, émouvant, sage : un beau portrait.
(Elise Allanou, Médiathèque de l’Agora, Evry)