Dans l’idée d’adapter l’architecture aux individus, Pascal Häusermann a imaginé des constructions dont les formes rondes se combinent selon les désirs de chacun : le succès de ses bulles fut tel qu’il en construisit en série, au cours des années 1960. Julien Donada nous les fait découvrir, principalement dans l'est de la France, en compagnie de leur auteur qui commente des idées toujours présentes dans son œuvre.

Le principe est simple : il suffit d’utiliser la forme la plus économique de la nature, la sphère, pour obtenir le bâtiment le moins cher. Tout en inventant des espaces conviviaux, Pascal Häusermann limite les coûts de construction pour faire de ses bulles des objets de consommation accessibles. Les maisons visitées montrent la diversité des aspects pris par ces formes organiques faites d’un voile de béton ou d’une peau de plastique, posées au sol ou sur pilotis. Sa propre habitation est l’illustration d’un certain bonheur de vivre : évolutive dans sa conception, elle a été adaptée pour chacun des membres de la famille. L'implantation de ces constructions libres a bien perturbé les carcans administratifs de l'époque. Dans une exposition, qui montre combien l’utopie a su prendre des formes concrètes, on retrouve l'architecte en compagnie de son confrère et ami, Antti Lovag. Plus de trente ans après les premières bulles, il poursuit son rêve en lançant un chantier en Inde.

(Aude Mathé)