Le Liban est-il sur le point de disparaître ? Sur un air de tango chargé de nostalgie, 12 écrivains de langue française ou arabe, romanciers ou poètes, expriment les tourments de la conscience libanaise moderne. Pour tous, il y a un Liban d’avant 1975, presque mythifié, et un Liban d’aujourd’hui, inquiet de son avenir. Entre, reste à vif le traumatisme d’une guerre civile sur laquelle seule la littérature semble avoir quelque chose à dire.

Ces douze voix libanaises reflètent la diversité d’un pays où se croisent les cultures : chrétiens, musulmans et druzes, jeunes femmes de la bourgeoisie cosmopolite et vieux militants de la gauche laïque. Interviewés à Beyrouth par Mohamed Kacimi, les écrivains parlent du Liban qu’ils aiment - liberté d’expression, tolérance, beauté, douceur de vivre - mais aussi de celui qui les étouffe et qu’ils ont parfois dû fuir - confessionnalisme, enfermement communautaire, machisme, fanatisme. La guerre civile a marqué tous les destins et habite la plupart de leurs œuvres. Certains sont des célébrités en France, d’autres ne sont encore connus que par un premier roman, un recueil de poèmes ou un album de BD. Par ordre d’entrée en scène : Charif Majdalani, Alawiya Sobh, Rachid El-Daïf, Hassan Daoud, Tamirace Fakhoury, Abbas Beydoun, Imane Humaydane-Younes, Joumana Haddad, Mohamed Abi Samra, Zeina Abirached, Yasmina Traboulsi et Elias Khoury.

(Eva Ségal)