מוציא לאור של הנכס
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Résumé
Au matin du 16 juillet 1962, le spéléologue français Michel Siffre s’apprête à passer deux mois sous terre. Privé de lumière du jour et de montre, ces longues semaines plongées hors du temps le forcent à l’introspection. Plus une image, plus un bruit, l’homme s’égare, seul avec ses pensées. Dessins, films et photographies d’archives ainsi que son journal de bord nous font revivre cette expérience à la fois scientifique et personnelle qui questionne notre rapport au temps.
Une voix s’élève du glacier souterrain : "Allo, ici le fond. Je me lève, je pense qu’il est 8h. Maintenant je vais un peu ranger ma tente." Le spéléologue est en liaison téléphonique avec la surface. "Il est environ 16h pour moi. Je suis un peu fatigué maintenant, j’ai sommeil." Ses collègues observent le fonctionnement de son horloge interne. Michel Siffre a noté sur son carnet chacune de ses impressions, à l’encre bleue. Selon ses dires, il y a trop de ténèbres autour de lui pour écrire à l’encre noire : "Le blanc me manque car du noir j’en ai assez." Ce documentaire avant tout poétique s’est largement inspiré des états d’esprit que Michel Siffre a traversés. "Ma tente est en dehors du monde. C’est mon monde à moi." Tout comme le spéléologue, le film cherche son propre rythme, se perdant au fil des pensées de l’explorateur. "Jamais je n’avais pu imaginer que le temps fut si long." Néanmoins, c'est bien plus tôt qu'il ne le pensait en imaginant son propre calendrier, que l'équipe de surface lui annonce la date de sa sortie.
(Romain Hecquet)
Descriptif technique
- Production
- Les Films de l'Aqueduc
- Participation
- CNC, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Scam, Sacem, La Fémis
- Réalisation
- Isabelle Putod
- Année
- 2016
- Durée
- 27'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Isabelle Putod, qui est monteuse de documentaires, nous livre là son premier film, un court métrage documentaire expérimental de 27 mn. L’idée lui en est venue à la vision d’images d’archives de l’INA relatant l’expérience de Michel Siffre en 1962, on l’y voyait descendre dans le gouffre et en remonter 2 mois plus tard, dans un très grand état de faiblesse, obligé de porter des lunettes de soudeur pour attenuer la brulûre de la lumière du jour, elle décide alors de faire un film pour raconter ce qui s’est passé entre ces 2 images. Elle rencontre Michel Siffre, qui lui confie son journal, à partir duquel elle construit le récit du film en voix off, sur lequel elle pose des images reconstituant la grotte et l’équipement de Michel Siffre, des photos, des dessins, des images d’archives de conquête de l’espace, mais aussi énormément d’images filmées en macro, de gouttes d’eaux par exemple, des microsillons des disques que Michel Siffre avait emmenés, Luis Mariano et Leni Escudero. Elle accentue encore l’expérience sensorielle du film par une bande son très travaillée, proche de la musique concrète, une musique très minérale seulement interrompue par les chansons Maman la plus belle du monde par Luis Mariano et Pour une amourette de Leni Escudero qui apportent des moments de nostalgie infinie. Le but de la réalisatrice, qui était de transporter le spectateur dans le gouffre et lui faire vivre la même expérience sensorielle et temporelle que Michel Siffre, est parfaitement atteint.
(Christian Magnien, Bibliothèque de la Nièvre, Varennes-Vauzelles)