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Résumé
En suivant la quête d'une artiste peintre sur les traces de son grand-père tué par un obus allemand, Magali Magne confère au devoir de mémoire une dimension profondément humaine, loin de la froideur des commémorations. Béatrice Turquand d'Auzay, tout comme la réalisatrice ici, cherche à représenter l'indicible du carnage de la Grande Guerre. Redonner corps et vie à son "mort pour la France" en sera le moyen.
Ce film est une histoire de béances. Béances dans la terre de Picardie éclatée, comme des centaines de milliers d'hommes, par les obus de la Bataille de la Somme en 1916. Béances dans la lignée des jeunes, disparus avant d'être pères ou d'en avoir conscience. Béance dans les souvenirs volés à leur descendance inconnue. Béatrice Turquand d'Auzay tente de combler ces vides. Son père, fils posthume de poilu, en a été façonné. Retrouver la tombe d'André, son grand-père, fouler les lieux où la mort l'a fauché, faire le portrait de soldats tombés dans la bataille comme une variation sur l'horreur est une catharsis qui aide l'artiste à miser sur la vie : la vie d'André et d'Hélène, amoureux gourmands, que lui révèlent photos et lettres ; sa vie à elle, née d'un père français et d'une mère allemande, qui incarne la revanche sur la guerre. Ainsi peut-elle peindre ses deux aïeuls, "ennemis désignés" par l'Histoire, et les réunir, apaisée, dans une exposition au musée de La Grande Guerre à Meaux.
(Laurence Wavrin)
Descriptif technique
- Production
- A ProPos, Cinéplume/TVM
- Participation
- CNC, ministère de la Défense
- Réalisation
- Magali Magne
- Année
- 2014
- Durée
- 58'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Pas de films d’archives, ni de commentaires pédagogiques, juste des photos, des lettres d’amour qui dévoilent l’intimité d’un homme qui va mourir anonymement dans une gigantesque boucherie. Cette guerre a marqué plusieurs générations de familles consciemment et inconsciemment, et c’est justement la petite-fille d’un poilu qui s’exprime ici sur cet oubli, ces non-dits devenus son histoire personnelle. Et elle le fait d’une manière sensible grâce à ses propres peintures. Ce film m’a touché. Sa lenteur, le soin apporté aux images, la manière de filmer des paysages…
(Geneviève Renou, Médiathèque François Mitterrand de Pontault-Combault)