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Visite (La)

2019, documentaire, 218 min, couleur

Réalisation : Nicolas Favreau, Laetitia Carton, Yanira Yariv, Pippo Delbono, Marie Moreau, Tom Fassaert, Alice Fargier, Denis Darzacq, Alessandra Celesia, Aleksandr Kuznetsov

Vidéos

La Visite est une collection de courts métrages où dix auteurs réalisateurs proposent chacun une rencontre avec des personnes en situation de handicap mental découvrant un établissement emblématique de la culture française.

Images

Résumé

La Philharmonie de Paris, de Tom Fassaert, avec Arend Jan Talstra, 22'. À travers les yeux et les oreilles d’Arend Jan, atteint du syndrome de Down, la Philharmonie devient un univers organique grâce à l’expérience de la musique de Ravel, que répète l’orchestre Les Dissonances. Entièrement tourné en Steadicam, le film crée une sensation de flottement faisant écho à la musique, au fil des espaces traversés jusqu'à la grande salle de concert.

Le Musée d'art moderne de la Ville de Paris, de Laetitia Carton, avec Julie du Chéné, 24'. Avec Julie, née avec une trisomie 21, "le tournage a pris parfois des allures de jeu. Nous avons fait cette expérience du temps ensemble. De la discussion. Du silence. Son corps dans ces grands espaces nus, rythmés par les œuvres. J’ai aimé son regard. Son enthousiasme devant le Grand Verre de Duchamp. Sa manière d’être au monde. Cette chanson qu’elle connaît par cœur entonnée devant un Niki de Saint Phalle. Sa danse si émouvante et son cri d’amour à sa mère devant les Matisse. Sa sidération devant la démesurée Fée électricité de Raoul Dufy."

Le Château de Versailles, de Pippo Delbono, avec Bobo et Michael Lonsdale, 22'. "Depuis 16 ans, Bobo vit et travaille avec moi. C’est un petit bonhomme, microcéphale, sourd et muet. Il a passé plus de 40 ans en hôpital psychiatrique. J’ai voulu filmer la fragilité dans ce lieu de pouvoir. Je voulais deux personnes pour faire cette visite, comme une promenade. J’ai proposé à Michael de jouer avec Bobo. A plus de 83 ans, la maladie et la vieillesse l’ont rendu vulnérable. Le grand corps de Michael qui semble s’effondrer, à côté de celui nettement plus petit de Bobo, il y avait à la fois un contraste et une similarité. Il suffit qu’ils soient là, tous les deux dans ce cadre royal. Les paroles ne sont pas fondamentales. Surtout quand on a deux grands acteurs qui racontent beaucoup en faisant très peu."

La Basilique Saint-Denis, de Nicolas Favreau, avec Jean-Claude Graffeille, 22'. "Jean-Claude, dont le handicap n’a pas été diagnostiqué, s’exprime avec très peu de mots, sans verbes dans ses phrases, et fait mouche à chaque fois qu’il s’exprime. Il avait été inspiré et inspirant sur le thème de la mort. J’ai donc eu envie de lui proposer de découvrir pour la première fois le pays des gisants dans le cimetière des puissants. La Basilique a déclenché chez lui des rêveries. Et de la colère. Oui de la colère, car on a beaucoup décidé pour lui dans sa vie. Comme de l’enfermer dans un hôpital psychiatrique alors qu’il n’avait rien à y faire. Pendant qu’il longeait les sépultures, je me demandais ce qu’il pensait, au milieu des gisants, au milieu de statues d’hommes et de femmes de pouvoir, lui le fragile vivant, à qui on a tout imposé."

Le Musée du Louvre, de Denis Darzacq, avec Liam Bairstow, Paul Bates, Anna Gray et Jo-Anne Haines, 15'. "J’ai choisi quatre acteurs de la compagnie Mind The Gap de Bradford avec laquelle j’ai déjà travaillé. Ils inventent et créent un jeu, une gestuelle qui leur est propre avec une incroyable liberté. Leur dialogue avec les chefs d’œuvres du Louvre se nourrit de leur imaginaire et de leur talent. Quand Anna danse devant les fresques de Khorsabad, ou que Jo-Anne se lance dans une course éperdue, l’espace de cette salle devient un lieu d’accueil protecteur. Paul se lance dans une chorégraphie qui répond à sa manière aux canons antiques de la beauté classique, dans la salle des sculptures grecques. Et quand Liam traverse la Grande Galerie sous le regard bienveillant des figures de la peinture italienne, il est ici chez lui, au même titre que n’importe qui, sans aucune équivoque."

Le Théâtre national de Chaillot, d'Alessandra Celesia, avec Adrien Dou, 17'. "Adrien, jeune autiste de 19 ans, a décidé de ne jamais parler en dehors de l’espace rassurant de sa maison familiale, l’univers qu’il porte avec lui est donc d’un silence inhabituel. Sa curiosité a guidé son exploration : il a emprunté les couloirs, ouvert toutes les portes, visité tous les recoins jusqu’aux sorties de secours qui mènent sur les toits, ou les dessous de la scène où il faut plier la tête pour ne pas se cogner. Nicole, la chef costumière, lui a confié son trousseau de clefs passepartout qui a fait de chaque porte une porte de l’imaginaire qu’on pouvait ouvrir à loisir."

Le Musée du Quai Branly, d'Aleksandr Kuznetsov, avec Cécile Singeot et Marie Ollivier Henry, 24'. "Cécile, douce, rêveuse et audacieuse, vit et travaille à la ferme, loin de Paris. Elle se passionne pour les animaux et la préhistoire, et adore les jeux de console. Marie est agile, spontanée et bavarde. Elle est sculptrice et vit à Paris. Elle travaille dans un atelier et a participé à de nombreuses expositions. En plus de la poterie, elle aime se mettre en scène dans la compagnie de théâtre des Toupies et se passionne pour la couture. Elle invente des assemblages de vêtements et réalise elle-même ses costumes. L’exposition en cours permet de filmer un univers mystérieux. Les visages des personnages répondent parfois aux masques de l’exposition. Le film s'articule autour du dialogue qui se crée entre mes deux personnages."

Le Palais de la Découverte, d'Alice Fargier, avec Eugène Etouké Mbassi et Maxence Réquillart, 18'. Eugène et Maxence ont comme un lien fraternel pour avoir vécu dans le même centre d'accueil, et leur complicité entraîne un véritable numéro de duettistes dans le musée. Chants improvisés, combats au sabre laser, les différentes attractions scientifiques du Palais forment un cadre proprice aux jeux, aux confidences, à la démonstration de leur amitié.

La Bibliothèque Publique d'Information du Centre Pompidou, de Marie Moreau, avec Samuel Bénard, 14'. Samuel est bibliothécaire et il dit sa passion pour les livres. Autour de l'histoire de Gilgamesh dont il lit des passages avec la réalisatrice, tous deux s'interrogent sur les mythes et les héros.

Le Muséum d'Histoire naturelle, de Yanira Yariv, avec Marie-Claire Alperine et Hervé Lemeunier (de la Cie de l'Oiseau-mouche), et André Wilms, 40'. Mis en scène parmi les rangées de squelettes du Muséum, les allées du Jardin des Plantes et dans la Galerie de l'Evolution, Marie-Claire et Hervé composent un couple de visiteurs promeneurs, tandis que la radio annonce l'extinction des espèces et la menace sur l'humanité.

 

Descriptif technique

Production
SaNoSi Productions
Participation
CNC, BIP TV, TV5 Monde, ministère de la Culture, Réunion des établissements culturels pour l'accessibilité, Centre des monuments nationaux, Ciclic-Région Centre-Val-de-Loire, Mairie de Paris, Région Ile-de-France, Procirep, Angoa, Persona Très Grata, L'Arche en France, Perce Neige, Fondation Obélisque
Conception
Nicolas Favreau
Réalisation
Nicolas Favreau, Laetitia Carton, Yanira Yariv, Pippo Delbono, Marie Moreau, Tom Fassaert, Alice Fargier, Denis Darzacq, Alessandra Celesia, Aleksandr Kuznetsov
Année
2019
Durée
218'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne