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Résumé
Oualata, "ville rouge" à l'Est de la Mauritanie, entourée par le désert. Les femmes attendent leurs maris partis travailler en ville ou à l'étranger, un mois, un an ou plus. Katy Léna Ndiaye recueille le quotidien de trois d'entre elles : l'impertinente, la "rigolote" et la plus réservée. Si les Mauritaniennes ont la réputation de s'affirmer, celles-ci ne dérogent pas à la règle.
C'est avec une grande liberté de ton que les rires et les paroles fusent, entre le service du thé, les peintures murales ou la pose du henné ; dans ces maisons aux murs rouge sombre, les couleurs s'invitent un peu partout. Si le premier mariage est de la responsabilité des parents et la fidélité une vertu, la vie affective de ces femmes est mouvementée. Les trois protagonistes n'esquivent aucune question relative à leur rapport aux hommes. Espiègle, Massouda lance à propos de son mari : "Quand j'ai envie de lui, je le lui dis et il s'exécute" ; tandis qu'avec humour, Cheicha énumère ses différents maris, sans omettre de préciser que "l'un chasse l'autre". Khady, quant à elle, affirme être "bien plus forte que beaucoup d'hommes". Si la parole est libre, l'essentiel semble pourtant se dire dans la réalisation des peintures murales aux motifs symboliques, centre de leurs activités. A chaque fête ou pour annoncer le retour du mari, elles embellissent le village de nouveaux tarkhas.
(Sadia Saïghi)
Descriptif technique
- Production
- Néon Rouge Production
- Participation
- Centre du cinéma et de l'audiovisuel de la communauté française de Belgique, RTBF, TV Mauritanie
- Réalisation
- Katy Léna Ndiaye
- Année
- 2007
- Durée
- 56'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Ce documentaire nous livre avec beaucoup de sensibilité et de pudeur des portraits de Mauritaniennes à travers divers entretiens sur leurs relations aux hommes. De très beaux plans sur les visages, le bruit du thé qui coule dans les verres, le vent s’engouffrant dans les robes, la lente fabrication des tarkhas donnent au film un rythme lent dans lequel chaque geste dégage une grande sensualité. La réalisatrice, par une succession de plans fixes donne le temps à ces femmes de se révéler, toujours dans la maîtrise d’elles-mêmes. Le cadrage qu’elle choisit souligne cette dualité entre le mouvement et le cadre, comme dans ce long plan fixe sur l’encadrement d’une porte, où le vent fait naître le mouvement. Ceci ajoute à l’idée que même si ces femmes sont enfermées dans certains carcans de la société africaine, elles réussissent toujours à trouver leur propre mouvement pour se réaliser. Sur un fond de couleur rouge dominant le film, la réalisatrice peint progressivement un très beau tableau pudique mais sensuel de ces femmes qui attendent les hommes… Un tableau à présenter absolument dans nos médiathèques publiques.
(Christine Puig, Médiathèque José Cabanis de Toulouse)