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Résumé
A Casablanca, Khadija, divorcée, gagne sa vie en filmant des cérémonies de mariage et de circoncision. Elle rentre souvent dans la nuit, bien plus tard qu’il n’est décent pour une femme seule. Sa famille, qui la pousse à se remarier, ne cesse de lui en faire reproche. Elle ne trouve consolation que dans la relation tendre qui l’unit à son petit garçon, dans l’amitié d’une jeune voisine, divorcée comme elle, et dans le spectacle du bord de mer.
Chronique de la vie d’une femme simple, le film est bâti sur des contrastes simples. D’un côté, de somptueuses fêtes réunissant des foules pour des festins et des danses qui durent plusieurs jours. Ces images brillantes dont Khadija tire son gagne-pain sont celles que les Marocains veulent avoir d’eux-mêmes et donner aux autres. De l’autre côté, un intérieur pauvre où une femme élève seule son enfant, épuisée par son travail, minée par l’hostilité de ses parents et le regard suspicieux des voisins. Son drame se déroule entre la cuisine exiguë, la table et le divan où elle voudrait tant qu’on la laisse dormir. Ces images sont l’exact envers des premières. Khadija, qui ne veut pas renoncer à la relative liberté que permet le statut de divorcée, est poussée hors de ce huis clos. C’est au bord de la mer ou dans un coin de jardin public qu’adviennent les rares moments de détente du film, ceux où elle joue avec son fils ou se laisse aller aux larmes dans les bras de ses amies.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- Les Films de Demain, Al Jazeera
- Participation
- AFAC, IDFA Fund, Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud
- Réalisation
- Karima Zoubir
- Année
- 2013
- Durée
- 60'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
La Femme à la caméra restitue de manière juste l’enfermement social dans lequel Khadija se retrouve. Une société fermée où la puissance des traditions religieuses et sociales enferme les femmes dans un rôle assigné, soumis au regard désapprobateur des hommes, des autres femmes et du qu’en dira-t-on. Khadija doit lutter, dans l’espace privé et familial comme à l’extérieur. Peu de répit : les seules respirations possibles sont les relations qu’elle peut entretenir avec des femmes dans la même situation qu’elle. Avec simplicité et sobriété, la réalisatrice leur donne la parole, elles qui ne l’ont pas dans l’espace public.
(Jean-Marc Lhommeau, Médiathèque du Plessis-Trévise)