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Dima Punk

2019, documentaire, 62 min, couleur

Réalisation : Dominique Caubet

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Portrait de Stof, punk à Casablanca.

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Résumé

À la fin des années 2000 et près de quarante ans après son apogée, le mouvement punk fait encore dresser des crêtes sur les têtes des jeunes marocain.e.s. De 2010 à 2018, Dominique Caubet suit Mostafa dit Stof, un punk en quête de liberté dans les rues de Casablanca. À travers son parcours et celui de ses amis, Dima Punk témoigne de la situation précaire d'une jeunesse alternative, les NEET (Ni Éducation, Ni Emploi, Ni Formation), livrée à elle-même mais sous contrôle de la police.

"Plus ma crête devient longue, plus c’est dur de la dresser dans ce pays" blâme Stof qui exprime par son look la distance qui le sépare des mentalités conservatrices. Blouson clouté, tatouage anarchiste sur le bras et crête rouge laquée, il nous guide auprès de ces adolescent.e.s qui se retrouvent au parc Yasmina et aux anciens abattoirs pour le festival de musique rock L'Boulevard. Dima Punk documente ainsi une jeunesse désabusée, en manque de liberté, qui se réfugie dans la drogue et sur laquelle la musique punk agit comme une catharsis. Après une condamnation à quinze mois de prison ferme qui a malmené sa devise vivre libre ou mourir, Stof retrouve ses anciens compères dont le sage Youssef devenu rasta, et une ville métamorphosée où seul son quartier, le populaire Sbata, est resté "à sa place". Comment rester fidèle au souffle libertaire et anarchique punk alors que l’insouciance de l’adolescence se délite ?

(Robin Miranda das Neves)

Descriptif technique

Production
Lardux Films, Pan Production, TV 2M Maroc
Participation
CNC, Procirep, Angoa
Réalisation
Dominique Caubet
Année
2019
Durée
62'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Il y a sans doute quelque chose de générationnel à chercher le sens à donner à ses illusions, s’y confronter et trouver la brèche par laquelle exister. Stof ne fait pas exception dans ce Maroc où grandir en dehors du chemin tracé fait office de gageure. Obstiné, ce jeune homme fait penser à ces plantes qui parviennent à pousser sur les trottoirs des villes, perforant le bitume avec ténacité. Si le début du film nous emmène sur les pas d’un jeune contestataire, son séjour en prison amène une autre dimension, plus sensible et sans doute plus universelle. Car une fois la crête disparue, tel un personnage mythique qui sans ses cheveux pourrait perdre ses forces, Stof comprend qu’il devra se trouver, se réinventer, donner à sa vie une courbure qui ne viendra pas naturellement. Ici les lieux mêmes ont disparu, des territoires dérobés empêchant en partie cette jeunesse hors du rang de se retrouver, de rêver et de se construire ensemble.

Aurélie Solle, Les Yeux DOC-BPI, Paris.