L'échangeur de la Porte de Bagnolet constitue un gigantesque carrefour, espace de transit où se croisent chaque jour 2 500 000 personnes. La frontière avec le XX^e arrondissement de Paris est matérialisée par le fossé infranchissable du périphérique. Côté banlieue, des tours abritant des bureaux ont été édifiées par la commune de Bagnolet pour délimiter son territoire et se protéger du bruit.

Les anciens se souviennent des fortifications qui protégeaient encore Paris au début du siècle, des portes gardées par les soldats et fermées dès minuit, de l'octroi, sorte de douane municipale qui, jusqu'en 1944, prélevait une taxe sur les marchandises qui entraient dans la ville. Une fois les remparts détruits et le fossé asséché, les troupeaux de boeufs pouvaient traverser les champs pour rejoindre les abattoirs de la Villette. Puis le village de maraîchers accueillit des petits artisans exclus de la capitale et devint ville ouvrière. De l'autre côté du périph', Bagnolet développe aujourd'hui des activités de services mais sa population n'occupe que 5% des 4 500 emplois tertiaires ainsi créés.

(Sadia Saïghi)