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Résumé
A la mort de Kyoko, sa mère, Akiko se rend à Paris pour récupérer ses cendres. A travers les pages d’un journal intime et des extraits de films tournés par son mari, le documentariste Pierre-Dominique Gaisseau, nous découvrons le parcours de la défunte, qui fit une brève apparition dans Made in USA de Godard, tandis qu'Akiko retourne à Hiroshima pour procéder en famille aux rites funéraires.
Cendres est un film d’une grande délicatesse et d’une surprenante complexité. Plus qu’à la tristesse du deuil, il s’intéresse à la manière dont les liens familiaux et les parcours de vie sont soudain suspendus et comme révélés par la perte d’un proche. Aucune affectation dans ce film qui se contente d’égrainer les étapes que traverse Akiko, s’attachant plus particulièrement à décrire la visite aux frères et sœurs de sa mère où les réactions de chacun, le moindre geste, la moindre parole, sont comme éclairés par la mort. Au fur et à mesure que se dessine le portait de Kyoko, le personnage d’Akiko se charge d’un troublant mystère. Son visage métissé apparaît à la fois comme le miroir où se reflèterait l’histoire de sa mère et le signe de sa propre solitude. Le témoignage de Kyoko, femme indépendante et déterminée, en rupture avec sa propre mère, permet d’en deviner le sens, mélange de destin personnel et de circonstances historiques.
(Sylvain Maestraggi)
Descriptif technique
- Production
- Simbad Films, Cinéma Africa
- Participation
- CNC, Collectivité territoriale de Corse, Institut français de Kyoto, Scam, Procirep, Angoa
- Réalisation
- Mélanie Pavy, Idrissa Guiro
- Année
- 2015
- Durée
- 74'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
En filigrane : Hiroshima, la lourdeur des traditions familiales, la volonté de se libérer de ces carcans, l’importance de ses racines, la quête d’identité par-delà la mort… Le film passe du présent, temps du deuil, au passé de la vie de cette mère fantasque fascinée par la Nouvelle Vague. Et l’on oscille de l’un à l’autre pour saisir cette histoire d’incompréhension mère-fille qui se rejoue finalement de génération en génération, et cette étrange relation avec le Japon, tantôt rejeté, tantôt rejoint comme pour se ressourcer. Il y a une sorte de pesanteur qui s’installe, une lenteur attachée au temps d’un deuil.
(Eugénie Laurent-Billotte, Médiathèque de Mirecourt)