Dans sa galerie du boulevard Saint-Germain, Denise René répond aux questions d’Anne Tronche. L’entretien est jalonné de photographies et d'œuvres filmées des nombreux artistes qu'elle a exposés : Arp, Agam, Baertling, Boto, Bury, Cahn, Claisse, Chryssa, Cruz-Diez, Saunia Delaunay, Demarco, Deyrolle, Equipo 57, Gordillo, Jacobsen, Le Parc, Morellet, Mortensen, Naraha, Nemours, Schoffer, Soto, Tinguely, Vardanega...

Pionnière de l’art construit, Denise René ouvre en 1944 sa première galerie rue de la Boétie. Elle y expose des artistes comme Vasarely, Herbin, Albers et organise un cycle de conférences sur l’avant-garde. L’exposition Clareforme (1951), itinérante pendant deux ans dans les capitales scandinaves, est un manifeste qui impose sa réputation à l'échelle internationale. L’axe du cinétisme prend bientôt une direction plus prononcée ; la vibration optique des surfaces ou les effets optiques lumineux dans l'art donnent lieu à de grandes expositions à Paris et New York (The Responsive Eye, 1965). Sa démarche d’une grande rigueur, dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui, a fait connaître l’abstraction construite au moment où elle était opposée à l’abstraction lyrique.

(Christine Rheys)