Ville-frontière entre l'ex République démocratique allemande et la Pologne, Eisenhüttenstadt s'est construite et développée autour de son complexe sidérurgique, jusqu'à la réunification des deux Allemagne. Aujourd'hui, la ville est restée presque inchangée. Le haut fourneau a même été reconstruit à l'identique, au plus grand profit des investisseurs étrangers.

1950 : La RDA mise sur l'acier. Le site d'Eisenstadt pourra bénéficier du charbon polonais et du minerai de fer ukrainien. Priorité est donnée à la construction de l'usine, la ville viendra après, avec ses premiers logements d'urgence. En 1953, une deuxième vague de constructions intervient, plus élaborées cette fois, mais qui reste inachevée. Tandis qu'au fil des ans et des plans, l'usine hérite d'un empilement d'équipements disparates et d'effectifs pléthoriques qui nuisent à sa productivité. Qu'importe. En Allemagne démocratique, un combinat n'a pas vocation de rentabilité et remplit une autre fonction en encadrant ses personnels depuis la crèche jusqu'au club de retraités. Actuellement, la ville compte 45 000 habitants et l'aciérie, rachetée par un groupe belge puis par le français Usinor, maintient toujours 12 000 salariés. Tôt ou tard, la Pologne toute proche aura besoin d'acier...

(Doucha Belgrave)