Yan Maresz, jeune compositeur passé de la musique improvisée à l'écriture, explore dans Metallics, pièce pour trompette et dispositif électronique, les possibilités de cet instrument associé au traitement du son par ordinateur. Les commentaires du compositeur ponctuent l'œuvre. Le film s'achève par des images entremêlant musique, danse et intervention vidéographique.

Dès les premières notes modulées par Antoine Curé, soliste de l'Ensemble Intercontemporain, l'auditeur comprend qu'il n'est pas dans l'univers du blues, même si Yan Maresz présente son œuvre comme un hommage à la trompette en général et au son de Miles Davis en particulier. Les nuages de sons électroniques dont il nous livre le secret ne rappellent pas davantage les explorations d'un Jon Hassell, trompettiste pionnier de la vague futuro-primitive, associant tradition et technologie dans ce qu'il appelait les musiques du Quatrième Monde. Le langage de la trompette qui s'élabore ici est fait d'abstractions soyeuses, d'éclats fluides, de notes tenues éblouissantes, de sons bruités ou salis par les effets électroniques : une forme d'expressivité où virtuosité et expérimentation portent la signature sonore de l'Ircam.

(Anaïs Prosaïc)