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Résumé
Huit mois après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki d'août 1945, l'armée américaine tourne un documentaire sur le "Japon vaincu". Les rushes, qui témoignent de la dévastation produite sur les corps et le territoire japonais, seront censurés pendant 36 ans par l’État américain. La bobine 11004, que Mirabelle Fréville exhume et remanie par le montage (image et son), révise le brutal silence qui fut imposé au personnel médical comme aux survivant.e.s.
D’un blanc amnésique surgissent les images saccadées de La Bobine 11004, hantée par les spectres japonais de la mauvaise conscience américaine. Dans ces séquences, l’indicible se mesure aux impacts et aux traces de sang sur les murs des bâtiments. L’effroi étouffe un présent suspendu, telle cette horloge arrêtée net par le bombardement. Mirabelle Fréville restaure l'image des corps irradiés, ravive les plaies par la colorisation et ennoblit les gestes des soignant.e.s par le ralenti. Dans une bande son minimaliste, elle remémore le discours prométhéen du président Harry S. Truman du 6 août 1945 louant la puissance libérée de l’atome. Une doctrine qui met une chape de plomb sur les conséquences de la bombe A et qui atteint son apogée dans la propagande de l’Atomic Energy Commission, voyant dans le nucléaire messianique un "cadeau pour les générations futures".
(Robin Miranda das Neves)
Certaines images montrant de grands brûlés sont, par leur crudité, susceptibles de heurter un public sensible.
Festival Visions du Réel 2020, compétition internationale.
Descriptif technique
- Production
- En roue libre, Les 48e Rugissants Productions, ViàVosges
- Participation
- CNC, Région Bretagne, Scam
- Réalisation
- Mirabelle Fréville
- Année
- 2020
- Durée
- 19'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Des gros plans sur des visages. Puis des murs blancs, des traces, des mesures, du sang. Le clap "Hiroshima, April, 5th" à l’écran. Le contexte est posé. La Bobine 11004 vous mène dans les centres médicaux d’Hiroshima et de Nagasaki après les explosions atomiques. Vous êtes face aux "hibakusha", les survivants, dont les regards fixes et poignants évoquent la détresse, la douleur. Les plans serrés sur les visages le sont aussi sur les brûlures. Les médecins n’ont pas le droit de parler de "maladies atomiques" parce que l’armée américaine met rapidement en place un code de censure. Dès 1946, la bobine est classée "secret défense". Un film d’archives magnifiquement monté, qui fait réfléchir, un film nécessaire pour témoigner, discerner, dénoncer les non-dits et mensonges de l’histoire nucléaire.
Audrey Montigny, Bibliothèque départementale de l'Ardèche.