Une rue à l’écart dans la périphérie de Boulogne-sur-Mer et 60 maisons à rénover sérieusement. Sous la houlette de l'agence Construire (Patrick Bouchain), la rue Auguste Delacroix va faire l’objet durant deux ans de gros travaux de réhabilitation. Grâce à l’architecte Sophie Ricard installée sur place, le projet est mené jour après jour avec les résidents. L’architecte affirme ainsi son rôle d’acteur social dans la cité.

La "permanence architecturale" telle que l'annonce Patrick Bouchain dans une première réunion avec les habitants, c'est Sophie Ricard qui va la mener en s'installant dans le "ghetto", comme l'appellent les locaux eux-mêmes. A l'écoute de la vie des uns et des autres - la plupart habite dans le quartier depuis plusieurs décennies - tout en menant les premières phases du chantier, Sophie, avec son entrain et sa bonne humeur, devient vite l'amie de tous, et sa maison l'endroit où les enfants passent dire bonjour et les femmes prendre un café. Au fil des mois et des saisons, les maisons ont peu à peu changé d'allure jusqu'à arborer des façades de couleurs vives que les habitants ont eux-mêmes choisies ; les liens entre les familles et les différents corps de métiers sont devenus conviviaux ; les fêtes ont ponctué le chantier pour marquer les changements du quartier. Jacques Kebadian filme ce chantier au long cours en suivant au plus près Sophie, qui devient coréalisatrice du film.  

(Eléonore Muhidine)