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Résumé
Dans l’histoire de la psychiatrie en France, l’hôpital de Saint-Alban en Lozère occupe une place exceptionnelle. Asile où six cents patients enfermés croupissaient dans la misère, il devient sous l’Occupation un foyer d’innovations thérapeutiques portées par un esprit de fraternité et de résistance. Au cœur de cette révolution humaniste se trouve un réfugié politique catalan, le psychiatre Francesc Tosquelles.
Les 42 bobines Super-8 retrouvées dans un carton, tournées par le personnel de l’établissement et Tosquelles lui-même, constituent entièrement la trame visuelle du film. D’anciens gardiens – devenus infirmiers grâce aux formations dispensées par le jeune interne Frantz Fanon – témoignent en voix off. Ergothérapie, psychothérapie institutionnelle et géopsychiatrie forment le socle théorique. Malgré la surveillance policière du régime de Vichy, l’hôpital héberge des résistants, des juifs pourchassés, des proscrits comme le couple Eluard-Nusch. Le médecin communiste Lucien Bonnafé en prend la direction. Grâce aux produits de la ferme, aucun patient ne meurt de faim, le maquis peut même s’y approvisionner. Les œuvres de patients tels Auguste Forestier acquièrent la consécration d’œuvres d’art grâce à Tzara, Dubuffet et d’autres collectionneurs. Une seule bobine témoigne de la place des enfants dans l’institution et de la pédagogie pionnière mise en œuvre dans le respect de leurs différences.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- Les Films du Tambour de soie, Bande à Part Films, Lux Fugit Film
- Participation
- CNC (Fonds Images de la diversité/CGET, Région Languedoc-Roussillon, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur), OFC, RTS, Cinéforum, Loterie romande, Scam, Sacem, Procirep, Angoa
- Réalisation
- Martine Deyres
- Année
- 2019
- Durée
- 77'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
À son arrivée dans ce petit village de Lozère, Francesc Tosquelles Llauradó, un psychiatre catalan fuyant la dictature de son pays, rénove l’asile tenu par les soeurs, et refond la psychiatrie moderne. Cette modeste épopée, Martine Deyres la raconte avec les fruits d’une collecte inédite : films retrouvés, entretiens, musiques et sons enregistrés sur place ou a posteriori. Son approche est profondément sensible, en prise directe avec ceux qui ont vécu directement l’expérience et qui se souviennent : Tosquelles lui même et les autres psychothérapeutes, soignants, pensionnaires et villageois dont l’inclusion a été déterminante. Elle est aussi viscéralement engagée dans l’urgence d’alerter sur la crise actuelle de la psychiatrie hospitalière. Martine Deyres déploie l’histoire des heures difficiles, la grande misère de l’asile et les années sombres ; puis les méthodes innovantes dont les fameux ateliers d’ergothérapie et la naissance de ce que Jean Dubuffet baptise Art brut, jusqu’au déclin de l'institution. Jamais académique, ni compassé, son film met à jour une utopie collective, qui se tisse patiemment dans une empathie communicative, avec des vies et un combat exemplaire.
Julien Farenc, Bibliothèque Publique d'Information, Paris.