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Résumé
En 1931, la famille Bata implante au sud de la Moselle, en pleine campagne, une usine de chaussures ultra-moderne. Autour de l’entreprise, elle crée Bataville, cité modèle pour travailleurs modèles. Sous l’œil d’un patron omniprésent, trois générations vont vivre et travailler dans cet univers clos. François Caillat propose une visite de cette utopie patronale, sous la conduite fictionnelle de Tomas Bata lui-même, le père fondateur.
Documentaire tourné comme une fiction, le film ne montre pas l’usine et la cité dans leur état d’abandon actuel mais en pleine gloire, telles qu’elles se présentaient dans les décennies prospères de l’après-guerre. Ou plutôt telles que le patron voulait les voir. A la manière d’une parade de cirque, défilent les témoins de cette histoire trop merveilleuse pour être honnête. Recrutées très jeunes, soumises à des cadences éprouvantes et payées à la tâche, les ouvrières travaillaient très dur mais, disent-elles, avec plaisir. Même tonalité nostalgique chez les autres "anciens", qui décrivent un monde juste et tranquille où les efforts étaient récompensés. L’ancien chef du personnel, clé de voûte de cette gestion paternaliste, raconte comment il "huilait" les rapports sociaux – fêtes, fanfares, compétitions sportives – et pourchassait les "mauvais esprits". Reste au spectateur à tirer les leçons de cette fable grinçante sur un bonheur factice et mortifère.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- Unlimited, Les Films Hatari, INA, Studio Orlando, Images Plus
- Participation
- CNC, CR Lorraine, CR Alsace, ministère de la Culture et de la Communication (DAPA, Drac Lorraine), Programme Média
- Réalisation
- François Caillat
- Année
- 2007
- Durée
- 90'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Tourné en Lorraine sur le site même, Bienvenue à Bataville nous invite à découvrir une aventure fondée sur le culte du travail, qui a débuté en 1932 et s'achève en 2001. Le film évoque également la cité modèle implantée à côté de l'usine. Des petites fictions, interprétées par des acteurs non professionnels et des témoignages de vrais ex-employés, cadres, ouvriers, syndicalistes, constituent la substance du film. Pas de commentaire mais un récit fictif dit par une voix douceureuse incarnant Tomas Bata, "Dieu" de Bataville. Cette voix omniprésente commente les séquences, intervient en contrepoint des témoignages recueillis. "Dieu" voit tout, entend tout. C'est assez déstabilisant : on a l'impression que le réalisateur nous invite à souscrire à cette histoire de paternalisme joyeux et effrayant. Pourtant vers la fin du film, une petie phrase anodine remet la légitimité du modèle Bata en question : la belle orchestration autour de la célébrartion du bonheur obligatoire s'est effondrée.
(Christine Micholet, BPI)