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Résumé
En 2008, les 2000 habitants de l’île de Guanzhou à Canton (sud de la Chine) sont expulsés par les autorités locales. La métropole grandit en effet à vue d'oeil et vient frapper aux portes de la petite île sur le fleuve. Tandis que les démolitions s’intensifient, certains décident de revenir et de se réapproprier un espace et un mode de vie traditionnels. Entre ruines et nouvelles constructions, Boris Svartzman a suivi pendant huit ans ces réchappés d’une hyper-modernisation menée tambour battant, qui défendent une culture ancestrale proche de la nature.
D’emblée, la caméra de Boris Svartzman se concentre sur les vestiges laissés par les habitants, ici une ruelle encombrée de gravas, là une armoire à pharmacie. Au milieu de la végétation qui a déjà recouvert les ruines, une femme apparaît et insuffle, par la mémoire, une résistance face à l’oubli. Elle narre les séances de cinéma de son enfance ou les spectacles d’opéra qui animaient les bords du fleuve. Visiblement en terrain amical et parlant le mandarin, le réalisateur recueille sans mal les témoignages de ces paysans revenus cultiver leur terre, sur les répressions policières quasi quotidiennes sous formes d'inspections, de contrôles et de brutalités. Des images prises par des téléphones portables viennent illustrer les paroles. Une Nouvelle Ere déconstruit ainsi l’harmonie saine et le pragmatisme efficace placardés par les autorités chinoises. Jusqu'à ce que des immeubles viennent définitivement bétonner leurs parcelles, ces habitants insoumis tentent de sauvegarder leur identité, à l’instar de cet homme chérissant son lignage généalogique, seule trace d’une société amenée à disparaître.
(Robin Miranda das Neves)
Descriptif technique
- Production
- Macalube Films, Prima Luce, Vosges Télévision, B. Svartzman
- Participation
- CNC, Région Nouvelle-Aquitaine, Région Sud-Provence-Alpes-Côte d'Azur, Procirep, Angoa, Scam, Institut français, CNRS Images-EHESS
- Réalisation
- Boris Svartzman
- Conception
- Boris Svartzman, Laurine Estrade
- Année
- 2019
- Durée
- 71'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Maitrisant parfaitement la langue chinoise, Boris Svartzman a recueilli sur plusieurs années la parole des derniers résistants à une urbanisation que le gouvernement impose violemment. Colère, incompréhension et nostalgie se mêlent dans leurs propos. Le réalisateur dénonce clairement les agissements des autorités prêtes à toutes les intimidations pour réquisitionner les terres. Il nous montre la répression brutale des forces de l'ordre et la surveillance dont les paysans sont victimes, nous livre des images tragiquement belles de ces potagers entretenus entre les ruines, unique source de nourriture et de maigres revenus pour la plupart d'entre eux, encerclés d'immenses bâtiments en construction. Sans le vouloir, le film est un journal témoignant de la disparition à venir de ce village. Nous entendons la lecture des courriers envoyés par les paysans à la municipalité qui demandent aux autorités de respecter leurs droits. Jusqu'à la dernière fin de non-recevoir. Un sans appel qui clôt le film.
(Sarah Doucet, Médiathèque d'Orléans)