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Résumé
Des producteurs normands qui en ont fait leur spécialité aux filatures chinoises où il est traité, le lin passe entre de nombreuses mains. Celles des agriculteurs qui le cultivent et des ouvriers qui le teillent, celle des commerciaux qui disputent de ses qualités et prix, enfin celles des ouvrières qui le transforment en fil et en étoffe. En chroniquant ces différentes étapes, Ariane Doublet propose un aperçu au ras du sol de la mondialisation.
Le film se partage entre des séquences paisibles tournées par Ariane Doublet dans l’espace ouvert de la campagne normande et d’autres fébriles tournées par le documentariste chinois Wen Hai dans l’espace confiné et saturé d’activités des filatures chinoises. D’un côté le temps immuable des saisons, la parole rare de ces paysans qu’Ariane Doublet connaît si bien, de l’autre le rythme accéléré d’une Chine en pleine croissance, avec ses millions de jeunes ouvriers accourus de toutes les provinces. Le contraste semble total entre ces deux mondes. La jonction néanmoins s’opère par le biais des négociants français et chinois qui s’efforcent de surmonter l’écart de la distance géographique, des langues et des cultures. En dépit de maints obstacles que le film montre souvent avec humour, l’ajustement du prix se fait et, grâce au lin, Normandie et Chine apprennent à coopérer et même à s’estimer. Une vision somme toute positive de la globalisation.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- Quark Productions
- Participation
- CNC, ministère de la Culture et de la Communication (DGP), Procirep, Angoa, Programme Média
- Réalisation
- Ariane Doublet
- Année
- 2011
- Durée
- 75'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
La démarche d’Ariane Doublet consiste à mettre en regard les conditions de travail en Normandie avec celles des usines chinoises pour mieux souligner le rapport de force. Le point de vue du consommateur occidental fait oublier à quel point les Chinois dépendent de matières premières dont ils manquent souvent cruellement. Dans cette interrelation, le lin peut sembler anecdotique au regard des enjeux du pétrole ou de l’acier pour l’économie chinoise. Mais les exploitants normands sont en position de force et négocient âprement, sans pour autant se départir de la passion qui les anime. Si La Pluie et le beau temps progresse de manière assez relâchée, le film expose avec justesse la situation en évitant tous les travers didactiques du film dossier. Sans jamais assommer le spectateur, Ariane Doublet laisse plutôt aux intéressés le soin de nous faire comprendre toutes les facettes de cette drôle d’histoire franco-chinoise, soumise aux aléas finalement rassurants des variations saisonnières.
(Julien Farenc, BNF)