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Jean Painlevé au fil de ses films (2/2)

1988, documentaire, 104 min, couleur

Réalisation : Denis Derrien

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Filmé devant un aquarium où évoluent ses vedettes préférées - pieuvres, méduses et autres daphnies - ou devant une fenêtre par laquelle on devine la mer, Jean Painlevé (1902-1989), raide comme un hippocampe et non dénué d'un humour pince-sans rire, parle de sa vie et de son oeuvre. Les huit épisodes de la série proposée par Hélène Hazera peuvent se voir séparément ou ensemble, dans l'ordre ou dans le désordre. Dans chacun, le spectateur découvrira toujours quelque chose, dans tous les domaines et pas uniquement dans celui spécifique des sciences naturelles. De nombreux extraits de films illustrent la conversation.

Images

Résumé

5. A l'âge de 9 ans, Painlevé a rencontré pour la première fois les pieuvres dans les grands bassins d'eau de mer de l'aquarium des chercheurs à Roscoff. Il parle ici de ce miracle merveilleux qu'est la pieuvre qu'il a filmée pendant une trentaine d'années. Il a consacré un film de recherche d'une heure à l'évolution de l'oeuf de pieuvre dont il a gardé deux minutes dans un film plus public : Les Amours de la pieuvre. Il parle également, dans cet épisode, des "danseuses de la mer", marchandises disparates - étoiles de mer, comatules, ophiures - à qui il a consacré un film qui lui valut la réputation de fantaisiste. Painlevé parle aussi de l'opérateur Claude Beausoleil avec qui il a inventé une épaulière pour fixer la caméra et pouvoir garder les mains libres. Cet opérateur a travaillé ensuite avec Godard sur A bout de souffle.  

6. Dans cet épisode, Painlevé parle de ses films Histoires de crevettes (1960), Diatomées (1967), Aceras et Cristaux liquides (1978). A partir de 1947, tous ses films marins ont été tournés avec Geneviève Hamon, son alter ego. Le sujet de Cristaux liquides appartient à la chimie moléculaire à trois dimensions. Il était trop spécialisé pour le public, mais Painlevé voulait en montrer la beauté. La dernière musique composée par François de Roubaix allait parfaitement avec ses images : encore un hasard cosmique !  

7. Painlevé parle de la recherche et des moyens que lui donne le cinéma. Un film de recherche est brut, sans montage, ni parole. Un film de vulgarisation est un aboutissement. Il n'a pas toujours été facile de convainvre les chercheurs de l'utilité du cinéma. Cependant, grâce au film, une thèse a parfois été différente de ses hypothèses.

8. Painlevé fait un peu le bilan de sa vie de travail et parle de ses films différents ou inaboutis. Documentaires sur les danses pour Calendal ou sur le monde étrange d'un forgeron danois. Films de méthodologies, film "raté" sur les coiffures africaines - il voulait lutter contre l'esclavage et les pratiques mutilantes mais n'avait pas assez préparé son sujet. Dans Les Pigeons du square, son dernier film qu'il a monté lui-même sur une petite visionneuse lors d'un séjour à l'hôpital, il s'est interrogé sur les mouvements des pigeons : est-ce que le cou bouge en même temps que la patte ? Il a rendu hommage à Marey en filmant des vols en accéléré ou au ralenti. Et, grâce à un son de match monté sur ses images, il a même réussi à montrer comment les pigeons jouent au foot ! Painlevé a des cahiers entiers de sujets inaboutis. Pendant cinquante ans, tous les mois, il trouvait quelque chose de nouveau pour lui. Il espère que son travail pourra servir à d'autres.  

(Dominique Villain)

Descriptif technique

Production
GMT Productions, La Sept, Institut du cinéma scientifique
Participation
CNC, ministère des Affaires étrangères (DC), ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur
Sujet
Jean Painlevé
Conception
Hélène Hazera
Réalisation
Denis Derrien
Année
1988
Durée
104' (4x26')
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne