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Résumé
En Colombie, à flanc d'une colline, un bidonville peuplé de paysans qui, pris en tenaille entre guérilla et paramilitaires, ont fui leur village. Dans un cabanon de planches disjointes couvert de tôle ondulée, une grand-mère élève seule deux de ses petits-fils. Avec douceur et fermeté, elle tente d’en faire des hommes. L’aîné, 14 ans, commence à lui échapper. Le cadet, 11 ans, se contente encore, en guise d’évasion, de grimper à la cime des pins.
L’essentiel du film est tourné à l’intérieur du cabanon, un espace si exigu qu’on y mange avec l’assiette sur les genoux, et si fragile qu’on y est assourdi par la pluie claquant sur le toit. La caméra ne quitte guère cette valeureuse grand-mère, incarnation de l’héroïsme ordinaire des humbles. Avec une énergie inlassable, cette abuela qui a déjà élevé cinq filles, se consacre à l’éducation des deux petits-fils que le destin lui a confiés. Illettrée, elle place tous ses espoirs dans la réussite scolaire de la jeune génération, des espoirs dont on pressent, malgré l’obtention du bac par sa fille cadette, qu’ils seront déçus. Quand elle n’est pas affairée au service des siens, elle tue le temps avec sa voisine en commérages savoureux. Ses rares sorties hors de ce bidonville menacé en permanence par le "nettoyage social" - une visite au cimetière pour invoquer les esprits, la cérémonie de fin d’année au lycée de sa fille - sont ses seuls moments de fête.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- Voa Films, CBA/Bruxelles, RTBF
- Participation
- Centre du cinéma et de l'audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, COCOF, Scam
- Réalisation
- Nicolas Rincon Gille
- Année
- 2015
- Durée
- 87'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Le réalisateur prend le temps de poser son sujet et d’entrer dans la complexité de la situation, sans dresser un portrait misérabiliste d’une famille des bidonvilles, en s’attachant surtout à montrer ce que fait son personnage. Dans le même temps, il n’occulte pas les problèmes économiques et sociaux de l’environnement. Tout en filmant cette femme, le réalisateur dresse en filigrane le portrait d’une société colombienne gangrénée par la violence et la guérilla. Aucun passage n’est inutile, les images, les plans servent le propos. A partir d’un simple portrait d’une famille, le film réussit à montrer une société oscillant entre espoir et réalité.
(David Donnat, Médiathèque départementale de l'Eure)