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Vetal Nagri

2017, documentaire, 52 min, couleur

Réalisation : Léandre Bernard-Brunel

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À Vadodara, dans l’Etat de Gujarat à l’ouest de l’Inde, les boutiquiers travaillent la nuit. 

Images

Résumé

À Vadodara, dans l’Etat de Gujarat à l’ouest de l’Inde, les boutiquiers travaillent la nuit. Sous les lumières rouges et bleues des lampes électriques, la caméra déambule dans les rues aux recoins obscurs en quête d’histoires de fantômes. Les commerçants, d’abord méfiants, finissent par se confier : passé minuit, il n’est pas rare de rencontrer une âme en peine qui vient vous envoûter...

Ce film signé par un jeune plasticien semble être le point de départ d’un projet plus vaste dont on perçoit les contours : un élégant journal édité dans une imprimerie locale - un recueil d'histoires de fantômes destiné à délier les langues - sert d’introduction à chacune des rencontres. Il est question de la légende du roi Vikram portant le vampire Vétâla sur son dos, d’une maison hantée que l’on cherche à situer sur un ancien plan. Mais cela reste dans les marges du hors-champ. La chasse aux fantômes n’est-elle qu’un prétexte pour explorer la ville et faire le portrait du peuple nocturne qui l'habite ? La présence du surnaturel certes surprend. D’autant plus qu’il touche toutes les générations. Que cachent ces croyances ? Ne sont-elles que de simples superstitions ? On est ému surtout par la description des gestes les plus quotidiens : la préparation des paans, sorte de chique indienne, un marchand de farine nourrissant des vaches sacrées, une maman berçant vigoureusement son enfant.  

(Sylvain Maestraggi)

 

Descriptif technique

Production
Logique Nouvelle
Participation
CNC, Département de Seine-Saint-Denis, Institut Français, Mairie de Paris, Scam
Réalisation
Léandre Bernard-Brunel
Année
2017
Durée
52'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Les récits fantastiques qui nourrissent le film se croisent pour former progressivement le cadavre exquis d’un imaginaire collectif peuplé de corps diaphanes, de tentatrices évanescentes, de voix entendues dans les maisons hantées. Ils sont livrés avec un sérieux jamais sentencieux, loin des histoires à faire peur, avec une distanciation qui frise parfois l’ironie. L’enjeu n’est pas ici la vraisemblance, mais plutôt l’évocation d’un espace-temps singulier, qui soustrait temporairement le possédé à sa vie quotidienne. La caméra dévoile ainsi lentement ces lieux ordinaires où tout peut advenir, dans de longs et magnifiques plan-séquences à la steady-cam. Faiblement éclairée, la nuit urbaine devient le théâtre silencieux d’une rencontre qui peut subitement saisir le passant en chemin. Cette porosité apaisée entre le monde des vivants et celui des esprits, entre l’éveil et le sommeil, trouve une résolution toute provisoire dans la superbe séquence finale. Là, dans l’intérieur ouvert à tous les vents d’une étonnante maison baignée de lumière, les dormeurs s’abandonnent au rêve créateur.

(Julien Farenc, BNF)