Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la muraille rocheuse qui soutient la forteresse surplombant Sisteron coupe la vallée en deux. Au nord, le paysage est resté vierge de toute urbanisation. Historiquement, la vallée de la Durance a toujours été une voie reliant la Méditerranée aux Alpes, et Sisteron un point stratégique. Aujourd'hui pourtant, c'est un axe secondaire, hors des régions industrielles.

De la fin de l'Empire romain au XVI^e siècle, invasions, peste et guerres de religion ont dévasté la ville et décimé sa population. Du XVII^e au XIX^e siècle, Sisteron traverse une période plus prospère : le commerce se développe et les bénéfices sont réinvestis dans l'agriculture. Mais avec l'arrivée du chemin de fer qui remonte jusqu'à Grenoble, les échanges s'accélèrent, les prix chutent et la ville est touchée de plein fouet par l'effondrement de son économie. Après la première guerre mondiale, la localité change de profil, reste en retrait. Aujourd'hui, le principal employeur des Sisteronais est l'Etat, bien que la ville cherche à élargir son champ d'action au sein de l'Europe.

(Caroline Renard)