La 1ère partie (1887-1929) retrace l'enfance et l'adolescence de Le Corbusier. Elle présente ses premières réalisations, de la villa Fallet en 1905 à la villa Savoye en 1929, et son oeuvre picturale. Ses projets non réalisés, Ossature standard Dom-ino (1914), Ville contemporaine pour trois millions d'habitants (1922) et le Plan voisin de Paris (1925) sont restitués par images de synthèse. Après une sorte de tour d'Europe artistique, Le Corbusier travaille chez les grands architectes de l'époque (les frères Perret, Peter Behrens). En 1918, il se consacre à la peinture et fonde avec Ozenfant le purisme et la revue Esprit nouveau dans laquelle il énonce les grands principes qui le font connaître et qui guideront désormais son oeuvre d'architecte. Pour Le Corbusier, sans cesse à la recherche des standards qui conduisent à la perfection, l'architecture est "la mise en ordre d'un problème".

La 2^e partie (1928-1937) évoque l'urbanisme et les grands projets, non réalisés pour la plupart mais matérialisés ici en images de synthèse, du Palais pour la Société des Nations à Genève à l'urbanisation de Rio et d'Alger. Elle révèle la participation déterminante de Le Corbusier aux CIAM (Congrès Internationaux d'Architecture Moderne) et à la rédaction de la Chartre d'Athènes et présente trois cents photogrammes inédits de l'architecte. Charlotte Perriand, son associée de 1927 à 1937, retrace leur collaboration, notamment dans la création de mobilier et dévoile enfin l'identité et le rôle fondamental de Pierre Jeanneret auprès de Le Corbusier. Elle évoque les violentes polémiques dont il fut toute sa vie l'objet et qui l'empêchèrent de réaliser pleinement son génie et surtout, d'évoluer. L'architecture est "le jeu savant, correct et magnifique des formes sous la lumière," disait Le Corbusier qui se voulait aussi plasticien que poète.

La 3^e partie présente les réalisations de l'après-guerre : la Cité radieuse à Marseille, le Capitole, le Palais de Justice, la secrétairerie et le palais de l'Assemblée à Chandigarh, la chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp et le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette, près de Lyon, chefs-d'oeuvre d'architecture religieuse du XX^e siècle, la Maison des jeunes et de la culture de Firminy. La Cité radieuse constitue une des étapes fondamentales de l'architecture sociale. Réalisée entre 1947 et 1952, elle suscita les critiques les plus violentes. S'appuyant sur le modulor, étude de coordination modulaire fondée sur les mesures et les mouvements d'un homme de 1,83 mètre, Le Corbusier y mit en application toutes ses conceptions d'architecte et d'urbaniste pour concevoir trois-cent-soixante logements équipés de services communs. Visionnaire, Le Corbusier ne réduisait pas la maison à "une machine à habiter" mais la concevait comme "l'écrin de la vie, la machine à bonheur".

(Agnès Rotchi)