מוציא לאור של הנכס

Uppland

2018, documentaire, 30 min, couleur

Réalisation : Edward Lawrenson

Vidéos

Une enquête sur les vestiges d’une cité minière ultramoderne au nord du Libéria.

Images

Résumé

Une série d’images anciennes font ressurgir une cité perdue des confins du Libéria. Pas une cité indigène, mais une cité pavillonnaire ultramoderne. Dans les années 1950, la société Lamco a installé là ses employés pour exploiter le minerai de fer de la montagne voisine. Cité idéale ou désastre local, Edward Lawrenson et l’architecte Killian Doherty partent à la recherche des ruines de Yekepa.

Pour les anciens employés suédois de Lamco, vivre à Yepeka c’était comme s’installer dans une banlieue moderne de Stockholm : maison, jardin, piscine et salaire assuré. Pour les habitants autochtones, Yekepa était comme l’Amérique : tout y était étranger. Mais surtout Blancs et Noirs y vivaient en harmonie. Travailler pour Lamco était une garantie de prospérité. Pourtant sur les images Super-8 de l’époque, seuls les Européens semblent fréquenter la piscine et les Africains passent la tondeuse. Yekepa, la ville légendaire, dont il ne reste que peu de vestiges, dévoile un autre versant de son histoire : les villageois spoliés, déplacés, réclament réparation. Ils racontent même que le géologue qui a découvert le minerai s’est enfuit avec le Zéna, le génie de la montagne. La ruine la plus frappante de Yekepa, filmée en une suite de plans très étudiés, n’est autre que le cœur de la montagne éventrée. Lamco a apporté la prospérité puis est repartie avec elle, quand le gisement s’est épuisé.

(Sylvain Maestraggi)

Descriptif technique

Production
K. Doherty et E. Lawrenson
Participation
Arts Council of Ireland
Conception
Killian Doherty, Edward Lawrenson
Réalisation
Edward Lawrenson
Année
2018
Durée
30'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Uppland nous emmène au Libéria, sur les traces du passé colonial, à la recherche d’indices prouvant l’existence d’une activité minière passée et de la prospérité de cette industrie. Les images qui nous sont données à voir, sont toutes à la fois intrigantes et dérangeantes. Les témoignages des habitants autochtones qui ont eux-mêmes connus l’activité minière, nous raconte l’existence d’infrastructures d’une industrie disparue et des habitations coloniales attenantes. Mais on a pourtant du mal à croire que tout ceci a vraiment existé. Et pourtant, il subsiste des indices de cette ville fantôme, des ruines, des machines dans des champs, posées là, comme dans un musée ou un endroit que l’on aurait quitté trop tôt. Et, des hommes qui se souviennent, qui espèrent parfois le retour de l’activité minière… Car toute la question et le malaise dans Uppland est là : pourquoi l’industrie suédoise est-elle venue coloniser cette partie du Libéria, et quelles ont été et sont encore les conséquences de leur départ ? Avec ce questionnement déjà sensible, les images institutionnelles et de super 8 de l’ancien eldorado donne un goût d’amertume. Le réalisateur réussi par ses images et son propos à communiquer toute l’artificialité du projet initial.

(Alexia Pecolt, Médiathèque Boris Vian, Tremblay-en-France)