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Pays à l'envers (Le)

2008, documentaire, 90 min, couleur

Réalisation : Sylvaine Dampierre

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En Guadeloupe dans le village natal de son père, Sylvaine Dampierre conduit une enquête tout d’abord généalogique.

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Résumé

En Guadeloupe dans le village natal de son père, Sylvaine Dampierre conduit une enquête tout d’abord généalogique. Mais cette plongée dans les archives met en mouvement toutes les strates du passé de l’île, temps de l’esclavage et de l’abolition, temps de l’industrialisation et de la désindustrialisation, temps de l’exode vers la métropole. Avec le concours d’érudits, jardiniers, musiciens et danseuses, le film réhabilite ces mémoires enfouies.

"Nous ne nous aimons pas" déclare brutalement un des témoins. "Nous sommes un peuple né sous X" explique un généalogiste qui a enquêté sur les familles d’esclaves. Les Nouveaux Libres n’ont reçu de noms qu’en 1848, encore étaient-ils arbitraires et souvent grotesques. De là, une population issue de l’esclavage qui ignore largement son passé et peine à se projeter dans l’avenir. En réaction contre ce déracinement chronique, certains tracent des arbres généalogiques et des cadastres, d’autres inventent des chorégraphies comme Lena Blou ou prennent la binette pour faire fleurir de merveilleux jardins créoles. Le film tisse entre eux des liens souples qui mènent du village au bourg puis du bourg au port. Aux images de famille en 8 mm tournées par son père en 1962, la cinéaste répond en filmant à son tour son jeune fils, véritable dédicataire de ce film dont l’enjeu est de retrouver la mémoire pour apprendre à s’aimer.

(Eva Ségal)

Descriptif technique

Production
Atlan Films
Participation
CNC, CR Guadeloupe, L'Acsé
Réalisation
Sylvaine Dampierre
Année
2008
Durée
90'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Le film de Sylvaine Dampierre est à la fois un voyage initiatique, une histoire familiale qui se déroule dans une histoire plus générale, celle de la Guadeloupe, une réflexion sur la mémoire et l’oubli. Les récits, les musiques et les corps s’entrecroisent, laissant échapper les bribes d’une histoire qui résonne encore, les traces d’une ancienne souffrance (colonialisme et esclavage). La réalisatrice tisse son film en entremêlant mémoire collective et familiale, images d’hier et d’aujourd’hui. Le film souligne une identité guadeloupéenne mal assumée, l’insularité et l’éloignement. Tel un jardin créole, plein de couleurs, de senteurs, de poésie, il se déroule montrant les zones d’ombre et la richesse d’un peuple.

(Françoise Bordonove, BPI)