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Résumé
En plein centre d’Istanbul subsiste un quartier originellement arménien, Tarlabasi, où cohabitent des pauvres de toutes origines. Ici, il est facile de se cacher et c’est pour cela que Mustafa (nom d’emprunt) a choisi d’y vivre. Comme beaucoup, il gagne son pain en fouillant dans les poubelles. La jeunesse étudiante a beau se mobiliser pour défendre le parc Gezi, la spéculation immobilière détruit peu à peu le centre-ville.
A l'ouverture du film, un clip réalisé pour la candidature d'Istanbul aux Jeux Olympiques vante une ville festive alliant modernité occidentale et pittoresque oriental. Marianna Francese et Jaad Gaillet pénètrent dans l’envers de ce mirage. La nuit, les ruelles de Tarlabasi sont le théâtre de la répression policière qui écrase les jeunes contestataires... sous l’œil placide de Mustafa et de ses voisins qui ne se font plus d’illusions. En attendant que leur quartier ne soit livré aux démolisseurs, ils s’y accrochent, trop heureux de pouvoir manger et dormir. Les aléas de la vie, entre autres la prison, ont rendu Mustafa philosophe. Il a appris à se réjouir du peu qu’il a, à ne jamais se plaindre d’une destinée à laquelle, d’ailleurs, il ne croit pas. Quelques amis avec qui chanter, boire et blaguer suffisent à l'égayer. Tandis qu’à Tarlabasi survit, la nuit, un fragile lieu de poésie et de liberté, le jour, les pelleteuses s’acharnent à rendre Istanbul conforme à son image publicitaire.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- M. Francese, J. Gaillet.
- Participation
- CNC, Institut français, SMM CNRS-MNHN, Ville de Paris
- Réalisation
- Marianna Francese, Jaad Gaillet
- Année
- 2015
- Durée
- 75'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Le film débute avec deux jeunes gens qui regardent à la télévision le teaser publicitaire pour la candidature d’Istanbul aux futurs JO 2024. Images d’une modernité absolue, d’une ville mondialisée. Puis on se retrouve à Tarlabasi, quartier pauvre d’Istanbul en pleine mutation. C’est Mustafa qui va être notre guide. Il est récupérateur et vit seul dans une petite pièce. On comprend qu’il a été en prison et qu’il ne doit pas se faire trop remarquer. Il vend au marché des tsiganes qui ouvre à 2h du matin. Il nous raconte sa vie, assez fataliste sur ce qu’elle peut encore lui apporter. En toile de fond, on sent les événements politiques, du côté du Gezi Park, là où de nombreux affrontements ont lieu. Ce film montre bien les contrastes d’Istanbul, à l’image de ce quartier qui va être démoli pour être modernisé et de cet homme qui repartira un jour, sans donner de nouvelles.
(Florence Verdeille, BPI)