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Résumé
Pionnière de la vidéo, Carole Roussopoulos (1945-2009) se plonge au lendemain de mai 68 dans le tourbillon des luttes d’émancipation, en premier lieu celles des femmes. Avec son époux qui partage son engagement militant, elle fonde une famille animée par la passion de la liberté et de l’amitié. La vidéo, qui se développe alors en résistance à la censure exercée par la télévision, devient "la voix des sans voix", le joyeux haut-parleur des luttes.
De son enfance dorée en Suisse jusqu’à la fin de sa vie où, enfin reconnue et honorée, elle retourne dans son Valais natal, le film déroule une biographie abondamment illustrée. Grâce à de nombreux extraits de ses films et aux témoignages de proches, on mesure sa créativité, sa capacité d’écoute, son humour et surtout la constance de ses engagements. Au début des années 1970, on la trouve aux côtés de Jean Genet, des Palestiniens, des homosexuels révolutionnaires, des Black Panthers, des militantes de l’avortement libre et gratuit, des prostituées de Lyon, des ouvrières de Lip. Afin de recueillir les archives des luttes, elle fonde avec d’autres féministes le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir. La vidéo, qui ne connaît au départ qu’une diffusion militante, trouve peu à peu sa place au cinéma et à la télévision. Dans un cadre désormais plus professionnel, Carole Roussopoulos défriche de nouveaux sujets dérangeants : viol, inceste, excision ou accompagnement des mourants.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- CinéAtelier, RTS
- Participation
- Office fédéral de la culture, Service culture du canton du Valais, Fondation vaudoise pour le cinéma
- Sujet
- Carole Roussopoulos
- Réalisation
- Emmanuelle de Riedmatten
- Année
- 2011
- Durée
- 76'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Carole Roussopoulos accompagne avec enthousiasme un mouvement qui se développe dans la créativité et la bonne humeur. Ce film est également le portrait d’une femme libre, à l’écoute, que l’on ne saurait réduire au féminisme ou au gauchisme. Tous les témoins qui font défiler sa vie sont encore touchés par la grâce. Difficile d’imaginer un portrait plus passionnant : le sujet, les archives et les entretiens sont magnifiques. Le montage enlevé ne laisse aucune place à la nostalgie pour cette “parenthèse enchantée” que furent les années 1960-70. Au contraire, le film insiste à part égale sur les difficultés et l’énergie qui déplace les montagnes, sur les années glorieuses comme sur les derniers films, et l’aventure que fut la reprise du cinéma l’Entrepôt. Carole Roussopoulos occupe bien une place singulière dans l’histoire du cinéma documentaire, et plus largement, dans celle du combat des femmes du XXe siècle, au côté de toutes les minorités.
(Julien Farenc, BNF, Paris)