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Résumé
Titou et Soledad vivent à la Bargerie, une bergerie sans eau ni électricité sise dans les Corbières. Viticulteurs et fabriquant leur vin avec des outils rudimentaires, le duo mène une vie simple et spartiate au plus près de la nature qui les entoure, entre travail, musique qu'ils composent et moments de convivialité avec les amis. Dans un chapitrage suivant le fil des saisons, L'Âge d'or nous donne à voir des fragments iridescents de cette plénitude qui semble habiter leurs existences.
L'Âge d'or clôture une trilogie intitulée La Tierce des paumés (Cf. La Buissonnière), Jean-Baptiste Alazard définissant (à l'écran) le terme paumé par celui qui cherche. Cette prise à rebours de tout caractère dépréciatif résonne avec le geste empreint de douceur et de pudeur déployé dans le film. Sans distance ni jugement, le réalisateur fait corps avec les sujets qui habitent ou traversent L'Âge d'or. Les lumières chaudes, les flous perpétuels, le grain de l'image comme du son – dialogues et monologues participant ici de la construction d'un paysage, d'une atmosphère – nous immergent dans un temps suspendu. Cette recherche formelle créative renvoie à la vie marginale que Titou et Soledad ont choisi de mener. Si cet âge d'or est entendu comme devant encore advenir, le film dessine patiemment, avec délicatesse, l'invention d'un monde où les paysages se fondent avec les intérieurs. Un monde où le cinéma s'essaie à transmettre les sensations éprouvées, sans qu'il ne semble y avoir d'écart entre la vie et l'action de filmer.
(Caroline Châtelet)
Prix du Patrimoine de l'immatériel, Cinéma du réel 2020.
Descriptif technique
- Production
- Stank, Fin de race
- Participation
- CNC, Région Occitanie
- Réalisation
- Jean-Baptiste Alazard
- Année
- 2019
- Durée
- 68'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
L’âge d’or de Titou et Soledad n’est pas un rêve frustre, n’est pas un simple refus, n’est pas ivresse pour l’ivresse, n’est pas quête de ce qui n’est plus et n’a peut-être jamais été. Une promesse, peut-être. Qu’importe. Jean-Baptiste Alazard n’est pas venu vers eux pour les prier de se justifier. Pas de grands poncifs. Le geste du film est plutôt celui d’une amitié… des affinités électives, si simples. L’image au grain épais tire sa générosité de rêveries entre les ceps, de songes à la lueur des bougies, et laisse doucement aller l’évidence – le mystère vient avec. L’Age d’or n’enferme rien. Après La Buissonnière et Alleluia !, Jean-Baptiste Alazard termine donc La Tierce des paumés, belle et cohérente trilogie qui donne soif de liberté.
Jean-Baptiste Mercey (médiathèque départementale de l'Aveyron à Rodez).