Programmation proposée dans le cadre de la thématique du Mois du film documentaire 2025 "Métamorphoses"

“Le genre, c’est la stylisation répétée des corps” écrit Judith Butler (Trouble dans le genre) Le monde est un théâtre et le genre n’y échappe pas. Les 6 films sélectionnés par Images de la culture pensent et cheminent dans le trouble et la subversion du genre, là où l'identité se réinvente et se dérobe aux normes imposées.

D’une image à une autre, rien n’est fixe et chaque métamorphose résonne avec les mots de Claude Cahun (Lover/Other): “Mes masques sont si parfaits que lorsqu’ils leur arrivent de se croiser sur la grande place de la conscience, ils ne se reconnaissent pas.” .

Demander un lien de visionnage
Si vous souhaitez voir ces films en amont du Mois du film documentaire pour imaginer des programmations, n'hésitez pas à demander un lien de visionnage à l'adresse : contact@cinematheque-documentaire.org

  - 4 longs-métrages -

	Bixa Travesty de Claudia Priscilla, Kiko Goifman - 2018, 75'  En faisant le portrait de l’artiste performeuse trans brésilienne Linn da Quebrada, Bixa Travesty (Pédale Travestie, son nom de scène) entend questionner le genre en épousant le panache et la verve sulfureuse de sa protagoniste.Originaire des quartiers périphériques de Sao Paulo, Linn se revendique "terroriste du genre". *		Donna Haraway - Story Telling for Earthly Survival de Fabrizio Terranova - 2016, 81' Pour Donna Haraway (née en 1944), figure éminente des cultural studies et de la pensée féministe américaine, tout est affaire de récit. La culture dominante s’impose à travers un grand récit qu’il s’agit de démêler comme une pelote de laine et toute résistance requiert l’invention de nouveaux récits. *
	Lover/Other de Barbara Hammer - 2006, 55' En 1937, après avoir fréquenté l’avant-garde littéraire et artistique parisienne, Lucy Schwob, alias Claude Cahun, et Suzanne Malherbe, alias Marcel Moore, s’installent sur l’île de Jersey. Couple d’une radicale liberté, elles se livrent à des mises en scène photographiques qui font exploser les cadres de l’identité sexuelle. À l’arrivée des nazis sur l’île, leur liberté artistique se fait résistance.		Ne croyez surtout pas que je hurle  de Frank Beauvais - 2018, 75' Installé depuis sept ans dans une campagne alsacienne avec son compagnon, F. Beauvais se retrouve plongé dans l'isolement après la rupture amoureuse. Entre avril et octobre 2016, il visionne des centaines de films. Film de montage, Ne croyez surtout pas que je hurle est le journal de cette période marquée par les mouvements politiques qui soulèvent alors la France et l’Europe.*

 

 - 2 courts-métrages de Marie Losier -

Bim Bam Boum, Las Luchadoras Moreno ! - 2016, 13'  Las Luchadoras Moreno est un trio de catcheuses mexicaines composé de trois sœurs : Rossy, l’aînée, la mégère, Esther, la cadette, la tornade, Cynthia, la plus jeune, l’élégante. Devant la caméra 16 mm de Marie Losier, elles se chamaillent, s’assassinent, se donnent des coups comme sur le ring. Mais derrière la comédie, l’outrance et les grimaces, il y a trois femmes qui entendent vivre libres. .

Passaro da Noite (O) (L'Oiseau de nuit)  - 2018, 20' Dans un atelier de couture, une femme confectionne les costumes de Fernando Santos, alias Deborah Krystal, figure travestie de la nuit lisboète. La culture du drag a ses codes : une certaine ingénuité qui repose sur une féminité qui n’a rien de naturel ; un certain hiératisme qui tient au costume, au culte de l’image et à l’origine théâtrale de cet art. En une suite de tableaux vivants, Deborah nous entraîne dans un univers de fantasme et d’exubérance .

* films soutenus par Images en bibliothèques

 

A lire sur Images de la culture :

Réflexion sur l'oeuvre de Claude Cahun à travers le regard de Barbara Hammer  "Portrait en fusion"

Entretien avec Frank Beauvais : "Tout mettre sur la table"

Portraits de deux féministes : Laure Mulvey et Donna Haraway : "Les énigmes du Sphinx"

Autour de l'oeuvre de Marie Losier : "Rock & Pandrogynia"