1ère partie. 2003 : le projet lauréat de l'architecte japonais Shigeru Ban et de ses associés, Jean de Gastines et Philip Gumuchdjian, est présenté au Centre Pompidou à Paris. Interviews des commanditaires, dessins et maquettes des architectes et ingénieurs, puis construction d'un atelier temporaire sur les terrasses de Beaubourg rendent compte des débuts de cet immense chantier. La volonté affichée de Metz Métropole d'ancrer un équipement culturel au cœur d'un grand projet d'aménagement urbain, conjuguée au désir de rayonnement culturel européen du Centre Pompidou parisien, a justifié le choix de la Ville de Metz, ville frontière avec la Belgique, le Luxembourg et l'Allemagne. Devant les maquettes et face à un Ministre émerveillé, l'architecte dévoile son projet : une structure de forme hexagonale, traversée par trois galeries en forme de tubes

2^e partie. Michel Quinejure orchestre les témoignages de la maîtrise d'ouvrage et de l'équipe d'architectes à l'occasion des réunions préparatoires qui se succèdent pendant toute l'année 2006. C'est le temps de l'étude et de la réflexion. C'est aussi le temps des déplacements entre Paris et Metz avec de gigantesques maquettes "soigneusement emballées" sous le bras. Shigeru Ban se révèle un fin pédagogue pendant les quatre phases d'étude obligatoire. Lors de la présentation de l'APS (Avant Projet Sommaire), l'architecte explique à travers des maquettes toutes les étapes de modification de la structure de la toiture. Son compère, l'ingénieur du célèbre cabinet Ove Arup, confirme à travers des diagrammes en 3D que les choix formels dérivent souvent de solutions structurelles

3^e partie. Les aléas du chantier de construction pendant 36 mois : changements politiques à la municipalité, qui entraînent des modifications dans l'équipe, retards de livraison des plans d'exécution, fouilles archéologiques d'un site gallo-romain à proximité, qui nécessitent une attention particulière pendant les terrassements ; et un projet revu à la baisse pour coller au budget initial. Toute l'attention du chantier va bientôt être focalisée sur la construction de la charpente du toit constituée de 1600 pièces de bois, qui va nécessiter une collaboration étroite entre ingénieurs et charpentiers. 

4^e partie.  Les équipes du nouveau Centre Pompidou prennent possession des espaces intérieurs. Casqués et bottés, conservateurs et muséographes arpentent les 10 000 m² de surfaces d'exposition et de bureaux pour en définir l'aménagement : cloisonnements, systèmes d'éclairage, signalétique... A l'extérieur, le montage de la toiture crée l'événement. Michel Quinejure filme la pose de la toiture avec brio : un cadrage au plus près du ballet incessant des ouvriers, sanglés tels des alpinistes. La caméra suit pas à pas la déambulation des muséographes et éclairagistes à l'intérieur des futurs lieux d'exposition. Enfin, le film rend compte du travail de conception-lumière réalisé par l'artiste Akari-Lisa Ishii, qui a imaginé "une lampe japonaise plutôt qu'un chapeau chinois".

(Annick Spay)