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Résumé
Au fil d'années passées à collecter des films amateurs dans l'Essonne, Marie-Catherine Delacroix a pris conscience que ceux-ci constituaient une extraordinaire mine d'informations sur la banlieue et la vie dans les grands ensembles bâtis dans les années 1960. Avec Laurence Bazin, elle demande à des cinéastes amateurs de Saint-Michel-sur-Orge, de Massy ou d'Evry de commenter leurs propres images, et, à travers elles, de "raconter la banlieue".
La vague de construction des grands ensembles dans l'Essonne coïncide pratiquement avec l'engouement populaire pour le cinéma amateur né de l'apparition du format Super 8. Désireux de garder une trace des événements marquants de l'existence, ces apprentis cinéastes vont aussi, plus ou moins volontairement, enregistrer les mutations urbaines qui les environnent. Ces centaines d'heures d'images tremblées et muettes, au grain si caractéristique, donnent à voir une urbanisation galopante qui remplace en quelques années terrains agricoles, potagers et chemins de terre, par des barres de béton et des espaces verts. Mais elles montrent aussi de grands appartements modernes pouvant accueillir des familles nombreuses, des villes aérées où "les enfants peuvent jouer", des habitants heureux de participer à ce qui apparaît alors comme le progrès. Bien loin de l'image que l'on en a aujourd'hui, ces grands ensembles semblent être alors les lieux du bonheur.
(Damien Travade)
Descriptif technique
- Production
- La Huit, CINEAM, Téléssone
- Participation
- CNC, Public Sénat, L'Acsé (Images de la diversité), ministère de la Culture et de la Communication (DGP), Procirep, Angoa
- Réalisation
- Laurence Bazin, Marie-Catherine Delacroix
- Année
- 2012
- Durée
- 54'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Ils ont filmé les grands ensembles est constitué presque uniquement d’images de cinéastes amateurs qui ont vécu dans ces barres à peine sorties de terre dans les années 1960. Ces cinéastes commentent aujourd’hui ces images, les revivent, et ils nous offrent un regard frais sur la banlieue. Ce faisant, ils réhabilitent une certaine idée que nous avons de la banlieue, en tant que désastre social et architectural, et rien que sur ce point, ce film a sa place dans nos médiathèques. Comme le dit si brillamment la réalisatrice : “Sous la gaucherie du mouvement, l’imprécision de l’anecdote, quelque chose d’irremplaçable nous est restitué : l’attention portée à un être, à une quotidienneté enfouie sous le fracas de la grande Histoire et qui resurgit soudain intacte, merveilleuse.”
(Matthieu Eveillard, Médiathèque municipale de Bain-de-Bretagne)