Planète bleue - proposition de programmation Mois du film documentaire 2024

Programmation proposée dans le cadre de la thématique du Mois du film documentaire 2024 "Petite planète"

Les premières images de la Terre vue de l’espace, dont la plus célèbre « Blue marble », ont donné une couleur à notre petite planète. A travers deux programmations de 10 films chacune, Images de la culture vous propose une croisière parmi les îles, un périple en pleine mer : à la lisière de l’imaginaire et du réel, ces espaces mythologiques donnent lieu à des réflexions sur l’écologie, la disparition, la transmission.

La mer nous invite à regarder ailleurs. Pour reprendre les mots de Nina de Vroom dans son film Une idée de la mer : « Quand on regarde la face arrière d’un globe, tout est bleu. La mer semble infinie. Mais quand on divise la mer en continents, en pays et en territoire de pêche, elle se rétrécit. Peut-être qu’à la fin on pourra mettre la mer dans un bol. Un carnet suffit à contenir ce mot. On peut même l’écrire sur une seule ligne. On peut même la regarder. Mais que voit-on d’autre qu’une ligne blanche et infinie ? »

Demander un lien de visionnage
Si vous souhaitez voir ces films en amont du Mois du film documentaire pour imaginer des programmations, n'hésitez pas à demander un lien de visionnage à l'adresse : idc@cnc.fr

Les îles fantastiques (ou presque) ~
 

Île du Japon ~
Brise-Lames de Hélène Robert et Jérémy Perrin - 2019, 68' 
Cinq ans après le tsunami qui a tué 20 000 personnes, Brise-Lames sonde un territoire tiraillé entre le monde des morts et celui des vivants. Les témoignages des survivants permettent de prendre la mesure de la douleur et des interrogations qui hantent la communauté. 

Marais de Kaw, Guyane ~
Eaux noires de Stéphanie Régnier - 2018, 58'
A Kaw, petit village entouré de marais que l'on atteint en pirogue à moteur, la nature est animée de vivaces légendes qui mettent en scène l’eau, le bois, le feu mais aussi le passé esclavagiste de la région, encore fermement gravé dans les esprits.

       
Péninsule de Corée ~
The Fantastic de Maija Blåfield - 2020, 19'
Malgré l’interdiction de visionnage de films étrangers en Corée du Nord, de nombreuses personnes ont réussi à voir ces «films interdits». Mais comment tracer la limite entre ce qui est inspiré du réel et ce qui est pure invention ? À quoi doit-on croire quand tout ce qui apparaît à l’écran est inconcevable ?
Île d'Ouessant, France ~
Une Fille de Ouessant de Eléonore Saintagnan - 2018, 28'
Entre fiction et documentaire et à travers le récit de deux soeurs se déplient les traditions et superstitions de la vie insulaire, des rites funéraires à l'élevage des moutons. Un monde rude où les femmes sont condamnées à l'attente. Une attente soumise à la toute-puissance de la mer.
       
Île des Açores ~
Les Hommes de la baleine de Mario Ruspoli - 1958, 24'

Mario Ruspoli s’embarque avec les pêcheurs de cachalot des Açores, les derniers à pratiquer la pêche au harpon depuis de frêles chaloupes. La cruauté de cette « corrida des mers », que rien n’efface, est modérée par la description du mode de vie qui l’entoure, gestes et coutumes voués à la disparition.

Île de la Martinique ~
Nos Îles de Aliha Thalien - 2023, 23'

Entre images – d’Épinal ou non – de la Martinique et paroles de jeunes gens, Nos îles brosse un portrait vivant rendant compte de la complexité de ce territoire dont la réalisatrice est originaire.

       
Île de Qeshm, Iran ~
Moshta de Talheh Daryanavard - 2019, 59'

Sur l'île de Qeshm, la plus grande du golfe persique, des pêcheurs travaillent. À travers ces vies simples – dont les images tranchent avec celles, finales, de touristes venant en masse visiter l'île – se dessine les bouleversements affectant Qeshm. 

Île de Lamma, Hong Kong ~
Off Power de Théodora Barat - 2021, 17'

Stimulant récit d'anticipation, Off Power rappelle à quel point l’électricité a été essentielle au développement de Hong Kong.  En s’appuyant sur des effets cinématographiques et plastiques, la réalisatrice fait le rêve non-anthropocentré d’un vacillement des architectures autoritaires.

       
Île de Spinalonga, Grèce ~
L'Ordre de Jean-Daniel Pollet - 1974, 40'

En 1904, l’Etat grec décide d’enfermer les lépreux sur l’île de Spinalonga, au large de la Crête. A partir d’images de l’île et d’une série de portraits, Jean-Daniel Pollet livre une méditation sur l’ordre symbolique, social et architectural qui a décidé du sort de ces individus.

Île de La Gomera, archipel des Canaries, Espagne ~
Silabario de Marine de Contes - 2021, 14'

Sur la petite île volcanique, on parle le silbo, ou sifflement en espagnol. Reprenant en silbo un extrait du recueil Anarcadia du poète Miguel Angel Feria, ode aux éléments, Silabario compose un songe louant un éden pastoral où le langage sifflé se transmet de génération en génération.

Pour aller plus loin, autour de la mer ~
 

La Beauté du désastre - Le Radeau de la Méduse, Théodore Géricault, 1819 de Alain Jaubert - 2002, 30'

Dénonciation de la lâcheté, aveu de la bestialité humaine, fascination pour le désastre, cette œuvre ambiguë et inclassable qui obséda le peintre, se fait l’écho d’un des plus grands scandales de la Restauration et crée alors une nouvelle esthétique.

Une idée de la mer de Nina de Vroome - 2016, 60'
La Koninklijk Werk IBIS, fondée à Ostende en 1906, accueille des garçons de 6 à 16 ans pour les former aux métiers de la mer. Nina de Vroome accompagne ces jeunes élèves dans leur apprentissage et nous plonge dans une méditation écologique et poétique sur les rapports de l’homme avec la mer.

       
Inland Sea de Kazuhiro Soda - 2018, 123'

Dans le petit port de pêche d'Ushimado au Japon, Kazuhiro Soda saisit un monde en train de disparaître, portrait émouvant de la population âgée d’une station balnéaire nippone à la basse saison.

 

Intermède de Maria Kourkouta - 2022, 24'
Au bord de la mer Egée, à l’est de Thessalonique, Maria Kourkouta a documenté de 2013 à 2020 le quotidien d’un micro chantier naval. Filmé en pellicule 16 mm, et en noir et blanc, Intermède ressortit à un hommage sans paroles au travail ouvrier, aux constructeurs de bateaux grecs. 
       
Leviathan de Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor - 2012, 88'

A la croisée du film ethnographique – la pêche industrielle filmée de l’intérieur, à même les entrailles – et de l’expérience sensorielle, Leviathan s’installe là où s’affrontent ciel et mer, homme et éléments, se laisse aller au rythme de la mer.

Méditerranée de Jean-Daniel Pollet - 1963, 42'

Tourné durant deux années autour du bassin méditerranéen avec la collaboration de Wolker Schlöndorff, soutenu par une musique d'Antoine Duhamel et un texte incantatoire de Philippe Sollers, Méditerranée est l’un des chefs-d’œuvre du film-essai. Une méditation sur l’origine de notre civilisation, au miroir de la mort et de l’oubli. 

       
Purple Sea de Amel Alzakout et Khaled Abdulwahed - 2020, 67'

En octobre 2015, le bateau sur lequel l'artiste syrienne Amel Alzakout tente de joindre l'Europe fait naufrage. La caméra qu’elle a attachée à son poignet, livrée à elle-même, filme des images incontrôlées. En voix off, l'artiste rend compte de cette expérience à la fois intime et collective.

Sea Tomorrow de Katerina Surovova - 2016, 82'

Kazakhstan 2016. L’agriculture productiviste soviétique a causé une baisse dramatique du niveau de la mer d’Aral. Va-t-il remonter ? La région côtière va-t-elle revivre ? Des ouvriers rafistolent des rafiots rouillés, un jardinier octogénaire plante des arbres dans le sable, une jeune biologiste scrute l’écosystème marin. Tous veulent croire à des lendemains meilleurs.

       
Tirtha de Daniel Ambash - 1985, 25'

Sur une chorégraphie de Maguy Marin, des scènes subaquatiques, plans d'écume et de ressac, images colorées de luisances minérales qui sont autant de métaphores du coït originel. Le film invente cet endroit mythique où les éléments ne sont pas encore tout à fait dissociés, où l'humain sort à peine de sa gangue.

Vive la baleine de Mario Ruspoli - 1972, 16'

Ode à l’animal légendaire, c’est ici la baleine qui raconte son histoire, dénonçant, à travers plusieurs siècles d’illustrations, l’acharnement dont elle est victime, condamnation sans appel de la cruauté de l’homme.